logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

EnquĂȘte parlementaire. CitoyennetĂ© Ă©conomique : Une liste d’une quarantaine de personnalitĂ©s Ă  auditionner

EnquĂȘte parlementaire. CitoyennetĂ© Ă©conomique : Une liste d’une quarantaine de personnalitĂ©s Ă  auditionner

Rencontre flassans sur issole Nrj rencontre justin bieber | -

image article une
Les auditions de la Commission d’enquĂȘte parlementaire sur la loi relative Ă  la CitoyennetĂ© Ă©conomique se poursuivent. Une liste (non exhaustive) d’une quarantaine de personnes impliquĂ©es, Ă  des degrĂ©s diffĂ©rents, est dĂ©jĂ  Ă©tablie par la commission prĂ©sidĂ©e par le vice-prĂ©sident de l’AssemblĂ©e nationale, le dĂ©putĂ© Dhoihir Dhoulkamal.

 

Ces auditions ont commencĂ© samedi 15 juillet dernier au ministĂšre de l’IntĂ©rieur. La commission a donc Ă©tĂ© reçue par le ministre de l’IntĂ©rieur, Mohamed Daoudou, en personne. Elles se sont poursuivies avec la confrontation, le jeudi 20 juillet dernier, des versions de trois anciens parlementaires ayant conduit la fameuse sĂ©ance du jeudi  27 novembre 2008 qui a vu  l’adoption, dans des conditions trĂšs controversĂ©es, de ladite loi de CitoyennetĂ©.

 


Lire aussi : Citoyenneté économique : La commission parlementaire poursuit ses auditions


Et on en n’est qu’au dĂ©but. Dans les prochains jours, politiques, hommes d’affaires, banquiers ... devront continuer Ă  dĂ©filer devant les membres de la commission d’enquĂȘte parlementaire pour essayer d’éclairer certaines zones d’ombre et surtout Ă©tablir les responsabilitĂ©s dans la gestion d’un programme, opaque dĂšs le dĂ©but, ayant Ă©chappĂ© Ă  tous les contrĂŽles. A en croire une source proche du dossier, “les premiĂšres auditions ont Ă©tĂ© satisfaisantes. On peut dire que les langues commencent Ă  se dĂ©lier.”

Dans sa liste, la commission d’enquĂȘte sollicite, Ă  tout seigneur tout l’honneur, l’ancien prĂ©sident  Ahmed Abdallah Sambi ainsi que son successeur  Ikililou Dhoinine. L’ancien raĂŻs est sans doute, devant le dĂ©putĂ© Ibrahim Mhoumadi Sidi et l’homme d’affaire Bashar Kiwan,  le premier dĂ©fenseur dudit programme.



Le compte TR0044

Le programme de CitoyennetĂ© ‘‘nous permettra de disposer des fonds pour amorcer notre dĂ©veloppement’’, dira-t-il dans son adresse Ă  la nation Ă  l’occasion du nouvel an 2009,  un mois aprĂšs l’adoption de la loi.
C’est le prĂ©sident Ikililou qui transfĂ©ra, aprĂšs son entrĂ©e en fonction, la gestion  du programme au  ministĂšre des Finances publiques. Un compte (TR0044)  sera ouvert, Ă  cet effet, dans les livres de la Banque centrale des Comores au bĂ©nĂ©fice de la TrĂ©sorerie  gĂ©nĂ©rale de l’Union des Comores.

L’argent issu de la vente des passeports comoriens aux bidoun du Golf avaient, jusqu’à ce transfert, transitĂ© dans des comptes offshores de l’homme d’affaire franco-syrien Kiwan. Le dĂ©lĂ©guĂ© de l’entreprise Hss aux Comores et ancien bras droit de Kiwan, Ahmed Jaroudi, sera le dernier Ă  superviser ce fonds, avant que les autoritĂ©s comoriennes ne reprennent la main sur le programme. Ces deux lĂ  sont aussi dans le collimateur des parlementaires mais aussi d’une enquĂȘte de la Cour suprĂȘme en cours.



Occupants de postes stratégiques

Ce n’est pas tout. La commission devra se rendre dans les prochains jours Ă  Mwali pour recueillir la version de l’ancien prĂ©sident de l’AssemblĂ©e nationale entre 2004-2009, Dhoifir Bounou.  C’est lui qui avait prĂ©sidĂ© la sĂ©ance du  27 novembre 2008 ayant rejetĂ© le projet de loi, «certaines dispositions du code de la nationalitĂ© comorienne» (nom initial de la loi proposĂ©e par le gouvernement Sambi). Une dĂ©cision qui sera contournĂ©e le mĂȘme jour par une minoritĂ© de dĂ©putĂ©s favorables au projet du gouvernement.

L’ancien secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du gouvernement sous Sambi et vice-prĂ©sident d’Ikililou, Nourdine Bourhane, sera entendu, lui aussi, par les enquĂȘteurs. Mohamed Ali Soilihi, plusieurs fois ministre des Finances, devra aussi donner des explications Ă  la commission parlementaire sur sa gestion du programme sur la pĂ©riode 2010-2016.  L’actuel argentier de l’Etat, Said Ali Chayhane sera aussi interrogĂ©.

Les explications de personnalitĂ©s qui ont, tour Ă  tour,  occupĂ© le poste non moins stratĂ©gique de directeur de cabinet de la prĂ©sidence de la RĂ©publique passeront aussi  au crible des dĂ©putĂ©s. C’est le cas d’Ahamada Mmadi Bolero, les dĂ©putĂ©s voudront connaitre la version de l’actuel secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la Coi et ancien directeur de cabinet chargĂ© de la DĂ©fense d’Ikililou Dhoinine.

Sera aussi auditionnĂ© Mohamed Bacar Abdou Dossar. Celui-ci fut aussi ministre des Finances entre 2010-2011. Il a Ă©tĂ©, jusqu’il y a Ă  peine quelques semaines, ministre des Affaires Ă©trangĂšres du gouvernement Azali, avant d’ĂȘtre dĂ©barquĂ© lors du remaniement du 17 juillet dernier. Ce  cacique du parti Juwa de l’ancien prĂ©sident Sambi a demandĂ©, lundi dernier, sa rĂ©intĂ©gration Ă  sa fonction de dĂ©putĂ© de la sixiĂšme circonscription Ă©lectorale.



Mission compliquée

Trois anciens ministres de l’IntĂ©rieur, ayant occupĂ© ce poste sur la pĂ©riode 2011 Ă  2016, seront Ă©galement entendus  (Ahamada Abdallah, Houssen Hassan Ibrahim  et Houmed Msaidie). L’ancien gouverneur de la Banque centrale des Comores,  entre septembre 2011 à  fĂ©vrier 2016, Mze Aboudou Mohamed Chanfiou fait partie des personnalitĂ©s qui seront convoquĂ©es par la commission d’enquĂȘte parlementaire. Les responsables du  TrĂ©sor public, ces neuf derniĂšres annĂ©es, seront entendus par les enquĂȘteurs de l’AssemblĂ©e nationale.

Les auditions devront s’élargir aux responsables de Semlex-Comores, de la Banque fĂ©dĂ©rale de comerce, du Bureau d’Interpol Ă  Moroni. Les informations dĂ©tenues par certains pays comme la France, le KoweĂŻt et les Emirats Arabe unis intĂ©resseraient Ă©galement la commission parlementaire.  
Deux anciens directeurs gĂ©nĂ©raux  de la police nationale et de la sĂ»retĂ© seront entendu par les dĂ©putĂ©s (l’actuel aussi).

Un dossier aux  implications explosives

L’exercice que s’adonne le dĂ©putĂ© Dhoulkamal et ses collĂšgues de la commission d’enquĂȘte ne sera pas un long fleuve tranquille. La mission est compliquĂ©e pour nos Ă©lus. Car au-delĂ  d’ĂȘtre un dossier aux implications politiques explosives, certains cas vont donner du fil Ă  retordre Ă  nos reprĂ©sentants de la nation (lire Watwan’Eco du 17 mars 2017).

Parmi les personnalitĂ©s qui devront ĂȘtre entendues dans le cadre de cette enquĂȘte parlementaire, l’ancien directeur national de la SĂ»retĂ© du territoire au ministĂšre de l’IntĂ©rieur et actuel dĂ©putĂ© de la circonscription de Bandrani Ă  Ndzuani, Abou Achirafi. DĂ©jĂ  avant de devenir dĂ©putĂ©, il a Ă©tĂ© Ă©crouĂ© dans le scandale de vente illicite de passeports, avant de bĂ©nĂ©ficier d’une libĂ©ration provisoire. Il est actuellement visĂ© par une enquĂȘte de la Section des comptes de la Cour suprĂȘme.

Ce personnage, qui fait sans doute partie de ceux qui en  savent trop dans ce dossier de vente (officielle et parallĂšle) des passeports comoriens Ă  des Ă©trangers, est  signataire, parmi dix-sept parlementaires, le mois de mai dernier, de la proposition de rĂ©solution pour la crĂ©ation de la Commission d’enquĂȘte parlementaire sur la loi relative au programme de CitoyennetĂ© Ă©conomique.


Lire aussi : Rencontres amicales ado


 Rappelons qu’au mois de juin dernier, cinq dĂ©putĂ©s ont  Ă©tĂ© dĂ©signĂ©s membres de la Commission d’enquĂȘte parlementaire sur la loi relative Ă  la CitoyennetĂ© Ă©conomique. Cette commission a, entre autres missions, celle d’identifier les personnalitĂ©s impliquĂ©es afin que les responsabilitĂ©s de chacun puissent ĂȘtre clairement Ă©tablies.


Commentaires