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Selon les dispositions de la rĂ©solution, la Commission va sâatteler Ă dresser un constat sur les conditions du dĂ©roulement de la sĂ©ance plĂ©niĂšre du 27 novembre 2008.
Elle va identifier les personnalitĂ©s impliquĂ©es afin que les responsabilitĂ©s de chacun puissent ĂȘtre clairement Ă©tablies. La commission dâenquĂȘte va aussi examiner les montants perçus sur cette affaire par les diffĂ©rents rĂ©gimes.
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Et elle va ensuite proposer, Ă partir de son rapport, des solutions persuasives afin que «dâautres personnalitĂ©s ne soient tentĂ©es par une telle aventure». Car il faut savoir quâil est question de centaine de milliards de francs gĂ©rĂ©s dans des conditions de flou total.
Seule trace de cet argent, les dĂ©clarations de lâancien raĂŻs Sambi, principal instigateur du projet de loi portant programme de citoyennetĂ© Ă©conomique en Union des Comores et dont il pĂšsera de tout son pouvoir de chef de lâEtat pour le faire adopter en novembre 2008 dans les conditions on ne peut plus controversĂ©e.Â
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Affaire politico-financiĂšre
AprĂšs avoir obtenu son vote, Sambi expliquera avec son enthousiasme lĂ©gendaire que 200 millions de dollars, soit plus de 70 milliards de francs, vont ĂȘtre injectĂ©s dans les caisses de lâEtat suite Ă la vente de passeports comoriens Ă cinq cent soixante familles Ă©trangĂšres sur les quatre mille prĂ©vues dans le cadre dudit programme.
Dans les dĂ©tails, il fera savoir que 25 millions de dollars seront affectĂ©s comme aide budgĂ©taire et 175 millions pour la rĂ©alisation de grands projets dâinfrastructure.
Nos parlementaires porteurs de lâactuelle rĂ©solution vont encore plus loin. Ils soutiennent mĂȘme que les sommes en jeu ont atteint les trois cent soixante millions dâeuros, correspondant Ă environ cent quatre vingt milliards de francs, engrangĂ©es suite Ă lâadoption de cette loi controversĂ©e et Ă la vente des passeports comoriens Ă des rĂ©sidents de certains pays du Golfe (les bĂ©douins du moyen orient). Des estimations encore provisoires.
La gestion dĂ©sastreuse de ce programme nâa pas Ă©tĂ© seulement financiĂšre. Non seulement, « la gestion de cette manne financiĂšre qui aurait dĂ» ĂȘtre une bouffĂ©e dâoxygĂšne aux Ă©normes besoins de financement du dĂ©veloppement du pays a Ă©tĂ© dâune opacitĂ© inacceptable pour un Etat de droit », se sont indignĂ©s les dĂ©putĂ©s dans lâexposĂ© de motif accompagnant leur rĂ©solution.
Parmi les innombrables consĂ©quences nĂ©fastes de lâopĂ©ration « CitoyennetĂ© Ă©conomique » il y a la mĂ©fiance de plus en plus affichĂ©e par les Polices de lâAir et des FrontiĂšres envers les voyageurs porteurs dâun passeport comorien.
Ce nâest un secret pour personne, des cas dâindividus apprĂ©hendĂ©s dans des opĂ©rations anti-terroristes en possession de passeports comoriens.
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Ce qui a amenĂ© les organisations des partis politiques et de la sociĂ©tĂ© civile rĂ©unies au palais du Peuple, siĂšge de lâAssemblĂ©e de lâUnion, courant du mois de mai dernier, Ă se prononcer pour la mise en place âen urgenceâ dâune commission dâenquĂȘte parlementaire pour faire toute la lumiĂšre sur les zones dâombres entourant ce programme dit citoyennetĂ© Ă©conomique.
Les dĂ©putĂ©s ne sont pas les seuls Ă sâintĂ©resser de prĂšs Ă cette nĂ©buleuse affaire de vente de passeports comoriens Ă des Ă©trangers.
La Section des comptes de la Cour suprĂȘme de lâUnion des Comores a ouvert, depuis janvier dernier et dans le cadre de son programme dâactivitĂ©s pour lâannĂ©e 2017, des enquĂȘtes sur les personnes impliquĂ©es dans la gestion du Programme de citoyennetĂ© Ă©conomique sur la pĂ©riode allant de 2008 Ă 2015.
Par ailleurs, une autre proposition, celle-ci demandant lâabrogation dudit programme de citoyennetĂ©, est en ce moment examinĂ©e en commission Ă lâassemblĂ©e nationale.