logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Mbae Mohamed I «Il convient à nos Etats d’œuvrer davantage pour un rapprochement et une solidarité»

Mbae Mohamed I «Il convient à nos Etats d’œuvrer davantage pour un rapprochement et une solidarité»

Fanta et bob la rencontre Ou rencontrer un homme riche a paris | - Rencontre sexe mont saint aignan   Une rencontre n est que le commencement d une separation

image article une
Le nouveau président en exercice de la Commission de l’Océan indien (Coi) étale les priorités de la présidence comorienne pour les douze prochains mois. Mbae Mohamed estime que les pays de la zone Océan indien devraient consolider leurs liens multiformes, promouvoir la connectivité et engager des programmes à la fois solidaires et résilients pour faire face aux défis communs en matière de souveraineté alimentaire, d’infrastructures maritimes, de protection de l’écosystème marin et de lutte contre les dérèglements climatiques.

 

Vous venez de prendre le flambeau de la présidence en exercice de la Commission de l’océan Indien (COI) pour un an à l’issue de la 39ème session du Conseil des Ministres qui vient de se tenir aux Seychelles. Quelles seront les priorités de cette présidence comorienne de la COI ?

L’Union des Comores vient, en effet, d’accéder à la présidence en exercice de la COI pour les douze prochains mois. C’est d’abord un honneur et un privilège pour notre pays de diriger les travaux de cette organisation régionale et de faire valoir nos priorités pour l’avenir de notre région. Ces priorités vont s’articuler autour de trois thèmes majeurs. D’abord, la promotion de la COI sur la scène internationale à travers une meilleure visibilité et la défense de notre identité insulaire. Ensuite, nous mettrons un accent particulier sur la souveraineté alimentaire, qui est d’ailleurs le thème du Sommet qui va se tenir le 24 avril à Madagascar. Ce thème englobe plusieurs sujets sous-jacents, notamment les questions liées à l’économie bleue et à la gestion et l’exploitation de nos ressources halieutiques, entre autres. Enfin, durant notre mandat, une attention particulière sera portée sur la mobilité et la connectivité dans l’espace COI, ainsi que la consolidation de la solidarité régionale. Il s’agit d’une question qui tient particulièrement à cœur le président Azali, quatre décennies après la création de la COI.

La France cherche à intégrer Mayotte au sein de la COI. La question a été posée lors du dernier Conseil des ministres aux Seychelles. Comment l’Union des Comores entend-elle se positionner sur le sujet et défendre l’intégrité territoriale de notre pays ?

La question n’a pas été posée lors de notre dernière réunion aux Seychelles, tout simplement parce que nous avons rejeté tout débat sur le sujet, malgré la requête de la partie française. En effet, Mayotte fait déjà partie de la COI, car elle est une partie intégrante de l’Union des Comores. Nous avons fait remarquer aux Etats membres que la COI n’était pas un regroupement des îles de l’Océan indien, mais une organisation composée d’Etats souverains. A ce titre, Mayotte n’a pas vocation à intégrer la COI, en dehors du cadre juridique et institutionnel comorien. Cette position est en conformité avec les nombreuses résolutions pertinentes des Nations Unies sur le sujet.

Vous avez inscrit les questions de mobilité et de connectivité parmi les priorités de la présidence comorienne de la COI. Comment allez-vous traduire concrètement cette ambition ?

La COI étant une organisation composée d’Etats insulaires, il est normal d’inscrire les questions de mobilité et de connectivité parmi nos priorités, afin de promouvoir les échanges entre les pays membres. On ne peut parler de solidarité et d’intégration régionale, sans une meilleure circulation des biens et des personnes entre les Etats membres. Cela suppose surtout un développement optimal des infrastructures maritimes, aériennes et numériques. Au moment où la COI s’apprête à célébrer ses 40 ans d’existence, il convient à nos Etats d’œuvrer davantage pour un rapprochement et une solidarité plus accrue entre les populations des Etats membres. C’est dans ce sens que la présidence comorienne de la COI ne ménagera aucun effort pour la réalisation de cette forte attente émanant de l’ensemble des citoyennes et citoyens de cet espace.

Au moment où se tenait le Conseil des Ministres aux Seychelles, une manifestation se déroulait dans les rues de Moroni contre l’installation d’une base navale à Mayotte et l’intégration de Mayotte à la COI. Comment avez-vous vécu cette mobilisation citoyenne ?

J’ai, en effet, eu connaissance de cette manifestation dont l’objet était de défendre l’intégrité territoriale de notre pays. Ma délégation et moi avons été réconfortés par cette mobilisation au moment où nous nous retrouvions au cœur de ce débat dans le cadre de ce 39ème Conseil des Ministres de la COI. Cette mobilisation citoyenne démontre, si besoin, est que la question liée à l’intégrité territoriale des Comores transcende nos clivages politiques et reste une cause nationale de premier plan.

Voir se réunir ensemble des élus nationaux, aussi bien du pouvoir que de l’opposition, la société civile dans ses différentes composantes, autour de cette question reste un motif de satisfaction et d’encouragement.Je voudrais dire à nos frères mahorais que ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui peut nous opposer. Notre communauté de destin puise ses racines dans notre histoire commune, y compris celle de la colonisation. Notre identité civilisationnelle et culturelle partagée fait de nous un peuple appelé à vivre ensemble.

Commentaires