Les faits se sont déroulés à Ikoni. Agée de 10 ans, la victime est une écolière pleine de joie et d’innocence. Comme beaucoup d’enfants de son âge, elle découvre le monde, partageant son quotidien entre l’école, le madrassa, et sa maison familiale. Elle vit avec ses deux parents dans une famille de six enfants. Son agresseur, membre de sa famille par alliance, est un homme dans la trentaine. Maître dans des madrassas, il est dans l’éducation des enfants et bénéficie de la confiance de nombreux parents. Il vivait avec la famille de la victime.
L’homme est placé sous mandat de dépôt
Un jour, à l’école, des responsables de l’Ong Hifadhwi mènent une sensibilisation. Ils posent des questions aux enfants. Lors des entretiens, la sœur cadette de la victime révèle innocemment avoir subi des attouchements de la part du maître en question. Elle avoue même que sa grande sœur, dont il est question ici, a, en plus des attouchements, subi une pénétration. «C’est au cours du questionnaire qu’un responsable a appris cela par le biais de sa sœur», confie une source proche du dossier, qui a requis l’anonymat. Le responsable alerte alors immédiatement les responsables de l’école, qui préviennent à leur tour les parents.
Malheureusement, notre écolière ne serait pas la seule concernée. «Une dizaine d’enfants ont témoigné avoir été victimes d’attouchements de la part de cet homme», ajoute la même source. Elle précise également que cet individu avait déjà été impliqué dans une affaire similaire auprès de la justice, mais qu’il n’avait pas été condamné. «Les responsables connaissaient déjà son profil», déplore-t-elle. Après plusieurs questions, sa victime raconte ainsi l’histoire : «Un jour, vous n’étiez pas à la maison, tonton m’a ramené dans la chambre, il m’a allongé, ensuite il m’a fait des choses». Les parents ont essayé de trouver médiation, cependant, l’homme admettait les attouchements devant ces derniers, mais au reste de la famille, il les niait totalement.
Mais au cours d’une visite chez une gynécologue, cette dernière confirme «une pénétration qui a eu lieu il y a quelques mois».
Les parents ont fini par porter plainte. Ils ont été convoqués devant le juge des enfants, le vendredi 31 janvier dernier. Actuellement, l’homme est placé sous mandat de dépôt. Le procureur de la République près le tribunal de Moroni, Abdou Ismaël, nous a promis plus d’éclaircissements sur ce sujet ce jeudi.
Nourina Abdoul-Djabar et Ali Bacar