Le patron de la diplomatie comorienne, Souef Mohamed El-Amine a convié la presse hier, mardi 21 janvier, au ministère des Affaires étrangères. Objectif affiché : renouveler ses vœux à la presse nationale. «J’espère que cette année sera celle de la presse, que les autorités amorceront un dialogue avec les professionnels des médias», a-t-il souhaité. Il a aussi émis le souhait que la presse nationale accorde un plus large espace à la question de Mayotte dans ses colonnes. Le ministre des Affaires étrangères n’a pas manqué d’épingler «ceux qu’il a appelés les usurpateurs qui ternissent la profession».
Si l’objectif annoncé de sa conférence était de présenter les vœux de bonne année aux organes de presse, les questions internationales s’y sont également invitées. Il a notamment évoqué l’attaque américaine en Irak, laquelle a coûté la vie au général iranien, Qassem Soleimani, faisant redouter une escalade dans la région mais pas seulement. «Nous ne pouvons pas fermer les yeux et faire comme si tout cela ne nous regardait pas», a-t-il fait savoir, non sans évoquer le cas libyen. «La Libye du Guide Kadhafi servait de rempart, notamment pour ceux qui voulaient traverser la méditerranée comme les migrants, les européens ne veulent plus d’eux alors qu’ils ont renversé ce rempart». Le délitement de la situation en Libye a une autre conséquence désastreuse pour la région sahélienne : «la multiplication des djihadistes avec comme corolaires les attentats qui prolifèrent dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest».
Sur le plan national, Souef Mohamed El-Amine n’a pas manqué d’étriller les leaders de l’opposition, «une opposition qui, selon lui, peine à s’affirmer, qui est d’une confusion confondante s’agissant de l’Accord cadre de la réconciliation nationale de 2001, qu’elle nomme ‘les Accords de Fomboni». Il a, par ailleurs, regretté «la violence des propos tenus par certains leaders, citant le député Tocha Djohar, qui avait assuré sur les réseaux sociaux que les élections législatives n’allaient pas avoir lieu», appelant «à un peu de sérieux pour plus de crédibilité».
Toujours au sujet des élections législatives, «elles ont eu lieu, engouement ou pas, et a vu la participation d’un opposant, Salim Saadi, leader du parti Al-Qamar».
Le cas de l’ancien président Sambi, en détention préventive depuis plus de an et demi a également été évoqué lors de cette conférence de presse. «Il est malade, il doit partir mais nous devons faire en sorte qu’il parte en tenant compte des égards dus à son rang».
Enfin, pour ce qui est du suivi de la Conférence des partenaires au développement qui a eu lieu en décembre dernier à Paris, d’importantes délégations, composées notamment d’investisseurs, sont attendues dans les semaines à venir, en provenance du royaume d’Arabie Saoudite et du Maroc.
Le royaume chérifien en profitera lors du séjour de sa délégation, pour procéder à l’ouverture de son ambassade en Union des Comores.