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Depuis plus de six mois, la compagnie aĂ©rienne Ab-Aviation a cessĂ© ses activitĂ©s, suite au blocage de ses avions et au retrait de son Permis dâexploitation aĂ©rien (Pea) par lâAviation civile comorienne, en janvier 2017. Selon le directeur gĂ©nĂ©ral de la compagnie, Ayad Bourhane, depuis 2016, la compagne a engagĂ© un processus de rĂ©-certification de la sociĂ©tĂ© auprĂšs de lâAviation civile.
Elle a engagĂ© une sociĂ©tĂ© Ă©trangĂšre basĂ©e Ă Nairobi, fondĂ©e par des anciens experts de lâOaci, pour lâassister dans la mise en place de ce chantier. En novembre 2016, la compagnie avait eu un courrier de lâAnacm pour lâinformer que la sociĂ©tĂ© Ă©tait Ă la phase 3 du processus.
Entretemps lâAnacm a mis en place, une nouvelle rĂšglementation, et la compagnie a refait le mĂȘme exercice avec le concours de lâAnacm. En avril dernier, la sociĂ©tĂ© est arrivĂ©e Ă la mĂȘme phase, qui est lâĂ©tude et lâĂ©valuation du dossier.
«Ăa veut dire que nous nâavons rien Ă faire Ă ce stade-lĂ , câest lâAnacm qui doit Ă©tudier et Ă©valuer notre dossier, pour passer Ă lâĂ©tape suivante, qui est la dĂ©monstration avant la derniĂšre phase de dĂ©livrance du (Pea)», prĂ©cise Ayad Bourhane.
Selon la rĂšglementation de lâaviation civile comorienne, lâAnacm avait un dĂ©lai de 30 jours pour cette Ă©tape dâĂ©tude et dâĂ©valuation du dossier. Mais, depuis avril jusquâĂ maintenant, lâAnacm nâa pas effectuĂ© cette Ă©tape et la compagnie est en attente de son Pea.
Pour le directeur dâAb-Aviation, en attendant que lâAnacm instruise le dossier, elle pourra dĂ©livrer un document provisoire, pour permettre Ă la compagnie de reprendre ses activitĂ©s, puisque câest une compagnie qui existe dĂ©jĂ et qui sâest toujours conformĂ©e aux exigences de lâaviation civile comorienne. «On ne peut pas ĂȘtre responsable du retard dâinstruction de lâAnacm», dit-il.
Par rapport aux pourparlers de lâAnacm sur le dossier financier dâAb-Aviation qui nâest pas solide par rapport Ă leurs exigences, le patron de la compagnie a tenu Ă rappeler quelques faits. Selon lui, la situation financiĂšre dâAb-Aviation Ă©tait toujours satisfaisante avec des chiffres comptables qui peuvent âattester.
 Ainsi quâavec des courriers des diffĂ©rentes banques, avec lesquelles, la compagnie collabore pour sa solvabilitĂ©. Le directeur reconnait toutefois des difficultĂ©s comme toutes les compagnies.
Des difficultĂ©s, qui selon lui, sont dues essentiellement Ă lâarrĂȘt de lâexploitation du B737-200, sans accorder à la compagnie la possibilitĂ© dâutiliser lâavion de remplacement conformĂ©ment au contrat de location.
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A partir de lĂ , on a condamnĂ© cette compagnie Ă mourir dâune façon violente, comme ce qui est en train de se passer avec IntâAir Iles,
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sâest-il dĂ©fendu. Ayad Bourhane a fait croire que lâArrĂȘt de B737-200 a coĂ»tĂ© Ă Ab-Aviation la bagatelle de 850 mille dollars avec comme consĂ©quence ce âproblĂšme conjoncturelâ parce que lâAnacm sâest interfĂ©rĂ©e Ă plusieurs reprises, dâune façon violente sans prĂ©avis dans lâexploitation de la compagnie par lâarrĂȘt rĂ©pĂ©titif des avions et en janvier 2017, par lâarrĂȘt total de la compagnie.
Le directeur dâAb-Aviation a tenu Ă rappeler quâavant lâarrĂȘt de leur Boeing, la compagnie nâa jamais eu une ardoise auprĂšs de ses fournisseurs et partenaires. Pour lâannĂ©e 2016, la compagnie avait fait un chiffre dâaffaire de 10 millions dâeuros, soit prĂšs 5 milliard de francs comorien. La crĂ©ance que la compagnie enregistre aujourdâhui auprĂšs de ses fournisseurs et partenaires sâĂ©lĂšve Ă 1, 200 milliards.
Et plus de la moitiĂ© de cette dette est aux mains de leur partenaire stratĂ©gique, Sahara Aviation, qui, le 15 juillet 2017, a renouvelĂ© sa disponibilitĂ© Ă accompagner la sociĂ©tĂ©, en lui renvoyant dĂšs lâobtention des autorisations auprĂšs de lâAnacm, deux avions de types Embrayer 120, pour reprendre ses activitĂ©s.
Ab-Aviation nâest pas la seule compagnie en difficultĂ© financiĂšre. Les plus grandes compagnies rĂ©gionales qui desservent les Comores vivent ce problĂšme. A commencer par Air Austral, qui en 2012, sa perte financiĂšre Ă©tait Ă©valuĂ©e Ă 250 millions dâEuro, Kenya Airways avec un encours de 366 millions dâEuro en 2016 et Air Madagascar avec 70 millions dâEuro de crĂ©ance. Et en aucun moment ces compagnies aĂ©riennes nâont Ă©tĂ© lĂąchĂ©es.