Istdar Seafood Merchants a inauguré ce lundi une usine dédiée à l’achat, la conservation et l’exportation des fruits de mer aux Comores, notamment les langoustes, les crevettes et les poulpes.L’entreprise, dirigée par Baris Yaslan, a implanté son usine sur la route de Beit Salam. Ce projet, réalisé en collaboration avec l’État comorien, bénéficie de l’accompagnement du ministère de l’Agriculture et du président de la Chambre d’agriculture de Ngazidja.
Basée à Istanbul (Turquie) et Dar es-Salaam (Tanzanie), Istdar est spécialisée dans la conservation et l’exportation de fruits de mer vers l’Europe. Son implantation aux Comores résulte de discussions avec l’ambassadeur des Comores en Tanzanie, par l’entremise de Houmed Msaïdié, ancien ministre de l’Économie et actuel conseiller spécial du président Azali Assoumani.« Cela fait deux ans que nous sommes aux Comores. Nous avons pris notre temps pour tout mettre en place. Dieu merci, les machines nécessaires sont déjà sur place, malgré quelques retards », confie Baris Yaslan, avant d’ajouter : « La Tanzanie a commencé petit à petit, et aujourd’hui elle exporte partout en Europe ».
L’usine démarre avec 20 employés, mais ambitionne d’atteindre 1 000 emplois dans les prochaines années grâce à une expansion sur l’ensemble du territoire. « Notre projet vient de débuter. Début février, une usine ouvrira à Mwali, suivie de Ndzuani dans les mois à venir », annonce Abdillah Mzé, président de la Chambre des agriculteurs. Doté des matériaux de points, l’usine est très bien équipée. Elle compte 2 chambres froides modernes, l’une avec une première d’une capacité d’1 tonne, pouvant atteindre -40°C. Une seconde pouvant stocker jusqu’à 25 tonnes, avec des températures descendant jusqu’à -18°C.
Soutenir les pécheurs locaux
Le projet vise également à soutenir les pêcheurs locaux en leur fournissant, à terme, des équipements adaptés afin d’optimiser la récolte des fruits de mer. Les achats seront « soumis à des critères de sélection stricts » pour préserver les ressources marines. « Nous n’achèterons que des poulpes de 2 kg minimum, des crevettes d’au moins 100 g, des langoustes de 500 g et des calamars d’au moins 300 g. Cela permettra d’assurer une exportation conforme aux normes internationales sans menacer la reproduction des espèces et leur écosystème », précise Baris Yaslan.Après son inauguration ce lundi 20 janvier, Istdar lance un appel aux citoyens pour la collecte et la vente de fruits de mer. « Pour démarrer, nous avons besoin d’au moins quatre tonnes dans les plus brefs délais. À titre d’exemple, nous achetons le kilo de poulpe à 750 francs comoriens », annonce le responsable de l’usine.
Youssef Abdou
