La Journée mondiale des Douanes (Jmd) a été célébrée hier mardi 4 février au Retaj en présence du chef de l’Etat, Azali Assoumani, du président de l’Assemblée nationale, des gouverneurs des îles, ainsi que de plusieurs membres du gouvernement. Célébrée habituellement chaque 26 janvier partout dans le monde entier, la journée a été reportée à cette date du 4 février «pour des raisons techniques».
Le thème de cette année, «Une douane qui concrétise ses engagements en matière d’efficacité, de sécurité et de prospérité » est, selon le chef de l’Etat, en parfaite adéquation avec sa vision de placer la reforme, la transparence et la modernisation au cœur du projet national. Toujours selon Azali Assoumani, « ce thème nous rappelle le rôle central de l’administration douanière dans notre développement économique et la protection de notre territoire ». Tout au long de son discours, le président de la République n’a pas cessé de louer la qualité du travail accompli par les agents des douanes durant ces dernières années. Il a invité l’administration «à poursuivre cet élan, à travailler ensemble afin de rendre nos frontières plus sûres, pour pouvoir protéger nos concitoyens et aussi garantir un environnement stable et attractif pour les investisseurs».
Le ministre des Finances, quant à lui, a tenu à rappeler que ces dernières années, sous l’impulsion du chef de l’Etat, des réformes ambitieuses ont été engagées «pour renforcer la mobilisation des recettes, moderniser les outils de travail et garantir la sécurité de nos frontières». Pour Ibrahim Mohamed Abdourazak, «ces réformes ne sont pas de simples ajustements administratifs. Elles traduisent une volonté profonde de changement, une nouvelle manière de concevoir la douane, non plus comme simple institution de contrôle, mais comme un catalyseur de développement ».
Le ministre a précisé que « grâce aux efforts conjugués de l’ensemble des agents et à l’optimisation des procédures, les recettes douanières ont connu une progression de 2,56%, atteignant 40 milliards de francs, contre 39 milliards en 2023 ». Il ajoute : « Nous devons aller encore plus loin dans la digitalisation des services, la lutte contre la fraude et l’optimisation du recouvrement fiscal ». Ibrahim Mohamed Abdourazak a invité l’ensemble du personnel à poursuivre « cette dynamique de réformes et de changement, avec un objectif clair : bâtir une douane plus performante, plus transparente et au service du développement de notre pays ».
Quatre missions
Pour sa part, le directeur général des douanes, Ahmed Houmadi, a rappelé les missions essentielles de la douane, « regroupées en quatre catégories à savoir la mission fiscale, la mission sécuritaire, la mission économique et la mission de facilitation des échanges ». En insistant beaucoup plus sur la mission fiscale, Ahmed Houmadi devait souligner que celle-ci consiste à « collecter les droits des douanes, les taxes et autres impôts sur les importations et les exportations». Cette mission vise à garantir que les marchandises entrant ou sortant du territoire national sont concrètement déclarées et que les paiements requis sont effectués. Cela contribue à générer des revenus pour l’Etat et à soutenir le développement économique du pays. «Principales pourvoyeuses du budget de l’Etat, les recettes douanières représentent entre 43 et 45% des recettes budgétaires de l’Union des Comores», a-t-il soutenu.La dernière partie de la cérémonie a été consacrée à la remise de certificats de distinctions honorifiques à l’endroit de nombreux acteurs de l’administration douanière «pour leur contribution exemplaire dans l’exercice de leurs fonctions».
Larges extraits du discours du chef de l’Etat
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Honorable assistance
Comme à l’accoutumé, je suis particulièrement heureux de m’associer ce jour avec la Communauté douanière pour la célébration de la Journée internationale de la Douane.Comme nous sommes en début d’année, je saisis aussi cette occasion pour vous souhaiter à toutes et à tous et surtout aux Agents de la Douane, une bonne et heureuse année 2025.
Le thème retenu par l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD) pour cette année 2025, correspond parfaitement à nos ambitions en matière d’ouverture au commerce international ; et les services de douanes ont un rôle crucial à jouer dans ce le domaine.
En effet, « Une douane qui concrétise ses engagements en matière d’efficacité, de sécurité et de prospérité » comme l’indique ce thème, est la Douane dont nous avons particulièrement besoin en cette période charnière pour l’ouverture de notre économie et pour sa véritable intégration dans le marché international.Certes, depuis bientôt 10 ans, l’Administration des Douanes comoriennes s’est singularisée avec efficacité dans la concrétisation de ses engagements, de veille à la sécurité interne et a efficacement contribué à la prospérité relative de notre pays.
Cependant, beaucoup reste à faire compte tenu des grands défis que l’État s’est fixé dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Comores Émergeant à l’horizon 2030.En effet, la volonté de notre pays de renforcer ses échanges commerciaux au niveau international, régional à travers la Zone de Libre Échange Continentale Africaine, est un défi supplémentaire d’ingéniosité pour les services des douanes en matière de sécurité et surtout, d’efficacité.
Par ailleurs, l’accession récente de notre pays à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), avec toutes les perspectives y relatives, interpelle les services des douanes plus que toute autre entité gouvernementale.Tout d’abord, le respect des engagements post accession en matière de démembrement fiscal et de la réallocation de certains revenus collectés au niveau du cordon douanier, repose en grande partie sur les services des douanes.
Il s’agit ici, de l’une des principales conditionnalités de notre accession à l’OMC.
Ensuite, la poursuite de nos engagements vis-à-vis de l’Organisation Mondiale des Douanes quant au renforcement de l’esprit de la facilitation des échanges déjà entamé avec la ratification de la Convention de Kyoto Révisée (CKR) par l’Union des Comores qui devient partie contractante en mars 2022, fait partie des hautes responsabilités des services des douanes.
Dans le même ordre d’idée, l’application des diverses mesures de l’Accord sur la facilitation des échanges au niveau des frontières est devenue une obligation pour notre pays. Et la Douane doit veiller à son respect, dès lors que nous sommes membres à part entière de l’Organisation mondiale du Commerce.
Les opérateurs économiques de notre pays ont besoin non seulement de bénéficier de ces mesures mais aussi de bien les comprendre pour contribuer efficacement, à leur mise en œuvre dans le contexte comorien, très spécifique et très particulier.C’est dans ce sens, que je tiens à féliciter les Directions successives des services des douanes pour la digitalisation d’une grande partie des processus et des procédures douanières entamée dans le cadre des reformes des douanes depuis 2018. (...).
