Se servir de ce mini-événement pour nous tirer vers le haut. À chaque chose malheur est bon. La direction et le personnel doivent tirer les leçons de leurs erreurs respectives pour mieux servir le pays», a d’emblée fait savoir le directeur général de la sécurité civile (Dgsc), Tachfine Ahmed hier, lundi 8 novembre, dans son bureau. Des propos qui font suite aux derniers événements dont la grève qu’a connue la Dgsc.
Aujourd’hui, le patron de l’institution appelle à faire table-rase du passé et repartir sur d’autres bases. À titre d’informations et selon les éléments qu’a obtenus Al-watwan de certains agents de la Dgsc, le personnel avait demandé quelques préalables avant de retourner travailler. Parmi ces exigences, figure l’adoption du statut de la Dgsc ; de meilleures conditions de travail et plus de reconnaissances notamment.
Des doléances auxquelles leur patron se montre sensible. Pour la question du statut, «il est effectivement nécessaire de l’adopter, mais il y a des étapes à suivre. Le texte est terminé, révisé et il doit être présenté en conseil des ministres avant d’être soumis aux parlementaires. Avec l’appui du gouvernement au premier duquel notre ministère de tutelle, celui de l’Intérieur, nous comptons le faire adopter lors de cette session d’octobre. Seulement, je voudrais faire savoir ici que cette démarche ne date pas de ces derniers jours, nous avons entrepris ces travaux depuis très longtemps», a déclaré Tachfine Ahmed. En attendant l’adoption dudit statut, les agents de la Dgsc sont considérés comme des «paramilitaires».
Conditions de travail
Parlant des conditions, le patron de la Dgsc affirmera que c’est grâce à ce statut que ses agents peuvent être traités dans les centres de santé militaire et «ensuite nous nous occupons de payer les frais. Pour le moment, je ne peux pas demander à mes agents avec leurs maigres salaires de 45.000 francs d’être mutualisés. Certains d’entre eux ne vivent pas à Moroni ce qui impacte fortement leurs salaires. Alors, leur imposer une mutuelle de santé ce n’est pas les aider. Par contre, au-delà de ces frais payés aux différents centres de santé militaire, nous avons un budget de 10 millions annuels qui sert à prendre en charge tout agent nécessitant des soins ici ou à l’étranger et en compagnie d’un membre de sa famille si nécessaire».
Des paramilitaires pour le moment
Des agents surexposés aux dangers et pour qui «nous devons revoir leur grille salariale, mais cela passe par l’adoption de leur statut qui doit reconsidérer la condition de la pénibilité de l’emploi. Le manque de statut démotive les agents». Contrairement à ce que certains croient, «notre mission ne consiste pas seulement à éteindre le feu. Notre mission est nettement plus large. C’est une des raisons qui font que nous travaillons pleinement pour améliorer les conditions des agents. Il y a eu des avancées même s’il reste encore du travail à fournir».
Revenant sur les derniers événements, le patron de la Dgsc reconnaît être un humain. «Je peux donc me tromper. Mais il ne faut pas s’arrêter là. Il faut puiser le meilleur de cette situation. Nous sommes là pour le pays. Aussi bien la direction que le personnel doivent faire preuve de bonne volonté pour remplir au mieux notre mission qui est commune», devait-il insister.Pour ce qui est du mouvement de contestation, «il aurait fallu qu’ils fassent un préavis de grève et non l’entamer d’emblée alors qu’il y a des textes et des lois. D’ailleurs, comme je l’ai dit, nous sommes des paramilitaires.
Comme les médecins, même pendant la grève, il faut un service minimum. Nous avons un devoir de résultats et nous sommes au service de la population. J’ai été nommé pour remplir une mission dans le respect de la loi et dans le respect de la dignité de mes agents».S’agissant des difficultés, Tachfine Ahmed citera les problèmes d’urbanisme notamment dans la capitale. «Des constructions qui ne respectent aucune logique. Une réunion est d’ailleurs prévue entre le ministère de l’Intérieur, nous, les maires et les préfets. Ce sont ces derniers qui délivrent les permis de construire et il faudrait qu’un travail préalable soit effectué avant toute délivrance d’un permis».
Dans le même ordre de logique, une réunion avec les gérants des stations-services est prévue la semaine prochaine. Tachfine Ahmed estime que la sécurité dans ces lieux hautement dangereux n’est pas respectée. À noter que le projet de construction de casernes est toujours prévu dans différentes régions afin de rapprocher la Dgsc de la population surtout avec les difficultés liées à la circulation routière.