La cargaison de riz de l’Onicor (la deuxième en une semaine), arrivée au port de Mutsamudu le mercredi 14 septembre, n’a pas été distribuée jusqu’à hier jeudi en milieu de journée. Au port-même, aucune activité de dépotage des conteneurs n’a été observée. Une source de l’Onicor explique que la société publique attend la fin complète des opérations de déchargement pour réceptionner formellement la marchandise. Une courte explication qui est loin de convaincre une bonne partie de l’opinion.
Pendant ce temps, et la nature ayant horreur du vide, les habitants de l’île s’approvisionnent en riz par divers moyens. Le mercredi même de l’arrivée du riz de l’Onicor, le marché local s’est trouvé dominé par du riz malgache, contenu dans des sacs bleus de 50 kilos, et vendu entre 1 500 et 1 800 francs le kilo.
Le marché est également dominé par les petits sacs d’un kilo du riz basmati, valant 2 000 francs l’unité, ou encore par le riz parfumé des magasins Sodifram, provenant de Mayotte, et vendu à 19.000 francs le sac de 10 kilos. De leur côté, les magasins Duka Bè proposent du riz basmati de 5 kilos à 14 500 francs. Cette même semaine, était également prévue l’arrivée de plusieurs conteneurs de riz de luxe d’un autre grand commerçant, Ismaël Idarousse.
Une tendance haussière du prix du riz ordinaire
En somme, du riz, il y en a de plus en plus dans l’île, mais toujours plus cher. L’époque, pourtant récente, où l’on pouvait avoir un kilo de riz basmati à 600 ou 700 francs est déjà révolue. Et pour le riz ordinaire d’Onicor, la tendance haussière a aussi suivi : alors que le dernier prix arrêté officiellement pour le sac de 25 kilo a été de 9 400 francs, la dernière cargaison a été vendue un peu partout à 10 000 francs le sac. D’ailleurs hier jeudi, le directeur régional des affaires économiques est monté au créneau pour dénoncer ce fait, et rappeler aux personnes qui distribueront cette nouvelle cargaison que “ jusqu’à preuve du contraire, le sac de riz de 25 kilos vaut officiellement toujours 9 400 francs”.
Il faut dire que la conjoncture économique mondiale, liée notamment à l’offre actuelle du marché céréalier, et particulièrement celui du riz, pourrait ne pas favoriser une baisse rapide du prix du riz de ce dernier. L’Inde, fournisseur vers lequel l’Onicor vient de se tourner, a, depuis le 8 septembre dernier, décidé de restreindre ses exportations de riz (sauf pour deux variétés, le basmati et le riz étuvé), en imposant une taxe à l’exportation de 20 %.
En dehors de la conjoncture, l’Onicor serait également confrontée à un problème logistique important, selon une source proche de la société. Cette dernière n’aurait jusqu’à présent pas trouvé un armateur qui accepte d’acheminer directement ses cargaisons de l’Inde aux Comores, et serait donc obligé de les faire transiter en Tanzanie. Ce qui, évidemment, engendre des coûts supplémentaires.