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Crde de Bambao-mtsanga I Production agricole : Entre espoir et frustration

Crde de Bambao-mtsanga I Production agricole : Entre espoir et frustration

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Bambao Mtsanga est une zone agricole stratégique à Ndzuani. Les données réelles de la production ne sont toujours pas connues mais la diversité de la production prouve l’existence d’un potentiel à explorer encore davantage. L’engagement et la détermination des agriculteurs démeurent constants dans la région mais les difficultés et les manquements y sont en effet nombreux.

 

Avec un terrain plat estimé à cinq hectares, très bien ensoleillé et irrigué, le Crde (Centre rural de développement économique) de la sous-région de Bambao-la-mtsanga se prête à toutes les cultures, et pour certaines d’entre elles à toutes les saisons. L’on y pratique la culture maraîchère : tomate, oignon, concombre, et même du maïs de contresaison.

L’on y pratique aussi les cultures vivrières, genre manioc, banane, taro… Mais impossible de savoir avec précision les volumes annuels produits, fautes de statistiques officielles. Ici de même, l’on y mélange agriculture bio et chimique. “Nos cultures bio, c’est l’oignon, la salade, le petsaï… Par contre la tomate et le concombre nécessitent l’utilisation d’engrais chimiques, autrement le rendement est faible”, concède Dakoune Ahamadi alias Najo, technicien agricole. Ce dernier reste cependant persuadé que “d’ici peu la culture bio se généralisera, vu que l’engrais chimique coûte de plus en plus cher, le sac de 50 kilos atteignant facilement 40 000 francs”.

D’immenses difficultés hypothèquent le travail des acteurs du Crde

Tout ceci montre, comme l’explique Karim Saïd, gestionnaire du Centre, le côté encore branlant de cette structure, censée pourtant, comme les 18 autres Crde du pays, “fournir des services de conseil aux agriculteurs”  et à “gérer et diffuser la stratégie agricole” arrêtée par le gouvernement. Et cette situation n’est pas seulement propre au Crde de Bambao-la-mtsanga.


“Pour le moment nous n’avons [même pas] les moyens d’évaluer la production annuelle du centre, et pourtant cela fait partie de nos missions. C’est vrai qu’il y a un peu de faiblesse dans les Crde, mais nous devons introduire des méthodes de travail professionnelles, notamment avoir un service des statistiques”, admet Karim Said.
Les difficultés et les manquements y sont en effet nombreux. “Nous travaillons avec des paysans qui demandent la permission d’exploiter des parcelles, mais nous sommes ici pour aider les cultivateurs des 11 localités de ce Crde. Seulement nous manquons de tout : nous n’avons ni accessoires, ni fournitures. Nous ne disposons pas de moyens de transport, ni d’équipement de bureau, ni même d’électricité”, se plaint-il. Pourtant le centre compte une quinzaine d’employés (dont un chauffeur sans voiture), dont sept non salariés.


Le mois de septembre dernier, le ministre de l’Agriculture, Houmed M’saïdie, avait effectué une tournée de visite dans certains des Crde de Ndzuani, pour “voir ce qu’ils font” et “évaluer leurs besoins”. Ici-même, il avait recueilli toutes ces doléances et promis de chercher les voies et moyens d’y répondre favorablement.
Mais le Crde de Bambao n’est pas seulement confronté à des soucis structurels et matériels : il a surtout du mal à cohabiter avec la gendarmerie nationale, qui occupe depuis plusieurs années une partie de son domaine. “En 2016 la gendarmerie a été logée là [dans des bâtiments appartenant au centre] pour une mission temporaire de maintien de l’ordre, mais depuis elle y est restée. Sa présence fait peur à certains. Moi-même j’ai été arrêté et enfermé pour une histoire de fumier que j’avais stocké ici, et qui, selon le commandant qui était ici, empestait les lieux. Cette cohabitation devrait cesser, pour le bon fonctionnement du Crde”, estime le gestionnaire.

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