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1975-2023, quel bilan pour le sport comorien?

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Il ne peut y avoir de miracle. Seules les bonnes résolutions et l’action payent. Certes, le pays a connu quelques moments de gloire et on ne peut que s’en féliciter. Mais quelques hirondelles seules, ne feront jamais les printemps.

 

Aux Comores, le sport est l’activité qui rassemble le plus de jeunes et la plus populaire. Cela depuis plusieurs décennies. Malheureusement, il lui manque cruellement les installations et la logistique nécessaires à un plein épanouissement. Ce malgré la passion et le rêve que caresse, de plus en plus, un grand nombre de jeunes, de faire une carrière internationale ou de faire, de cette activité, leur métier.Entre 1975 et 2023, le sport comorien a connu quelques moments de gloire marqués, notamment en novembre 2021, par la qualification de l’équipe de football à la Coupe d’Afrique des nations 2021 au Cameroun. La huitième de finale qui l’avait opposée au pays hôte, lors de cette compétition constitue, également, l’un des faits marquants du sport comorien dans le monde. La médaille d’or remportée par le basket-ball comorien aux tous premiers Jeux des îles à la Réunion en 1979 et, en football, par les Coelacanthes U17 aux Jeux de la Commission de la Jeunesse et des Sports de l’Océan indien (Cjsoi) 2014 à Mitsamihuli, aux Comores, a changé l’image de ce sport dans la région.


Le football a fait quelques pas en dépit des erreurs et, souvent, de l’immobilisme de ses responsables aux plus hauts niveaux. Il se distingue grâce, notamment, aux jeunes d’origine comorienne issus de la diaspora qui composent, presque exclusivement, l’équipe A, les U23 et les U20. Avec l’athlétisme, ils forment les deux rares disciplines qui se soient véritablement distinguées aux niveaux régional et continental. C’est ainsi, qu’en 2009, les Comores ont gagné, à Maurice, grâce au sprinter Youssouf Mhadjou, une médaille d’or aux championnats d’Afrique d’athlétisme junior.En plus de ces performances, on peut compter la demi-douzaine de médailles d’or que les athlètes ont offerte à leur pays entre 2003 et 2019, parmi lesquelles celle de Salhata Djamaleddine au 100 m à Maurice en 2003, celle de «La gazelle» Feta Ahamada au 110 m haies en 2007 à Madagascar ou encore celle de Djamchi Attoumane sur 800 m en 2011, aux Seychelles.

infrastructures insuffisantes, rendez-vous manqués…


Pendant ce temps, vu de la sous-région, voire même du continent, Maurice impose sa suprématie en athlétisme. Stephan Buckland et Eric Milazar sont devenus des symboles de l’athlétisme indo-océanique en remportant des titres continentaux et en montant sur des podiums de championnats du Monde. Fabrice Coiffic est, également, entré dans ce peloton des sprinters mauriciens qui ont marqué de leurs empreintes les Jioi, en s’imposant en 2011 et en 2015 au 100, 200 et au 4x100 m.
Il faut dire que Maurice abrite depuis des décennies l’un des plus grands centre de formation d’athlétisme du continent après le Centre régional de Dakar au Sénégal, le meilleur de la région.


Pendant ce temps, les quelques sites sportifs comoriens, après quarante-huit ans d’indépendance, peuvent se compter sur les doigts d’une seule main. Dans cette courte liste, trône le complexe sportif de Maluzini qui abrite un terrain de football d’environ onze mille cinq cent places et une piste d’athlétisme.Le reste des installations ne sont, juste, que des «espaces de jeu» à l’image du Stade Saïd Mohamed Cheikh de Mitsamihuli, celui de Moroni, le stade de Hombo à Mtsamdu ya Ndzuani ou El Hadj Mattoir de Fomboni à Mwali. Mis à part – si on peut dire – celui de Maluzini, tous les autres sont dans un état de délabrement avancé, après, pour certains d’entre eux, le passage du cyclone Kenneth en 2019.


De toute évidence, en matière d’infrastructures, les Comores ont beaucoup à envier à leurs voisins. A part le Stade de Maluzini, on peut dire que le pays ne dispose de rien. Moroni est la seule capitale de l’Océan indien qui n’ait ni piscine olympique, ni gymnase ni, encore moins, boulodrome. C’est d’ailleurs, une des principales raisons qui font que, régulièrement, l’organisation des Jeux des îles est refusée aux Comores. Alors que Maurice, les Seychelles, la Réunion ou Madagascar ont abrité, chacun, au moins deux éditions, les Comores continuent de rêver d’accueillir leur toute première, en 2027, dans «seulement» – est-on tenté de dire – quatre ans. Dans quelles conditions et avec quelles ressources matérielles et humaines? Bien malin qui peut, aujourd’hui, prétendre répondre à cette question. Même s’il faut reconnaitre que l’Etat comorien émet cette intention depuis 2021.

Absence de politique nationale, instabilité, sensibilisation défaillante…


Quarante-huit ans après, le manque criant d’infrastructures et d’ encadrement suffisant ralentissent le développement de la jeunesse sportive.Le pays a tout le mal du monde à instaurer et pérenniser des championnats scolaires. L’Education physique et sportive n’est enseignée, dans le public, qu’au collège et au lycée et il faut attendre le projet dit «Play international» pour la voir intégrer le programme scolaire de base en 2024, cela à un moment où, selon un avis très largement partagé, l’absence de formation de base constitue un des tous principaux handicaps du sport comorien. A l’heure actuelle, en dehors de Kid’s athletics, peu de disciplines se battent pour sensibiliser les jeunes à l’amour et à la pratique de leurs sport.L’Etat manque toujours de politique nationale sportive et a du mal à assurer la stabilité et suffisamment de continuité dans le secteur, cela, même au plus haut niveau de sa gestion. C’est ainsi qu’entre 2016 et 2023, le ministère des Sports a vu défiler pas moins de sept patrons avec, notamment, Abdérémane Ali, Ali Attoumani, Mohamed Issimaïla, Mahamoud Salim Hafi, Ladaenti Houmadi, Nordine Ben Ahamed Abdallah et Salim Djaanfar Allaoui.

Il ne peut y avoir de miracle

Pour que les Comores puissent espérer rattraper le temps perdu et se hisser à un niveau qui lui permette de rivaliser, ne serait-ce qu’avec leurs voisins immédiats de l’Océan indien, il leur faudrait un engagement bien plus sincère, des éducateurs et un encadrement suffisamment bien formés, des installations et un équipement à la hauteur de l’enjeu. Pour l’heure, il faut bien admettre que le compte est loin d’y être. L’absence de techniciens dans le secteur tue le secteur surtout quand on sait que l’Education physique et sportive (Eps) continue à n’être enseignée que dans quelques établissements seulement et, dans l’écrasante majeur partie des cas, par d’anciens sportifs qui n’ont jamais été formés.


Dans ces conditions, c’est une chimère que de continuer à croire que le niveau du sport comorien va pouvoir se hisser, dans un proche avenir, au niveau de celui des pays de la région et d’ailleurs qui, eux, se sont dotés, depuis des années, des moyens d’accéder au niveau où ils sont arrivés aujourd’hui. Il n’y a pas eu, il n’y aura pas et il ne peut y avoir de miracle. Seules les bonnes résolutions, la volonté et l’action payent. Certes le pays a connu quelques moments de gloire et on ne peut que s’en féliciter. Mais quelques hirondelles seules ne font pas le printemps.

 

Le désert en matière d’installations constitue une des principales raisons qui font que, régulièrement, l’organisation des Jeux des îles est refusée aux Comores. Alors que Maurice, les Seychelles, la Réunion ou Madagascar ont abrité, chacun, au moins deux éditions, les Comores continuent de rêver d’accueillir leur toute première, en 2027, dans «seulement» – est-on tenté de dire – quatre ans. Dans quelles conditions et avec quelles ressources matérielles et humaines, bien malin qui peut, aujourd’hui, prétendre répondre à cette question. Même s’il faut reconnaitre que l’Etat comorien émet cette intention depuis 2021.

 

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