Le chef du bureau de l’Union européenne à Moroni, Pierre Bezize, et Gérard Lautérdou de la délégation de la Croix-Rouge française (Crf) en Union des Comores ont signé un projet destiné à la promotion du genre et à la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. «L’amélioration du bien-être des jeunes et des femmes par la prévention et la prise en charge des violences à travers leur implication dans les communautés comoriennes», tel est l’intitulé de ce projet validé vendredi 25 novembre dernier au siège de l’Union européenne à Moroni.
Une étude en date de 2016
Il s’agit de l’une des annonces faites à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre les violences et «des 16 jours d’activisme».
Financé à hauteur de 300 millions d’euros par l’Union européenne, ce projet sera géré par le Croissant-Rouge comorien à travers la Croix-Rouge française. L’ensemble de partenaires qui agissent dans les activités de lutte contre toutes les formes de violences seront impliquées dans ce projet, selon Gérard Lautrédou citant notamment le Commissariat général au genre (Cgg), le Croissant-rouge comorien (CrCo), des organismes non gouvernementaux locaux et étrangers.
Le coordinateur médical local de la Croix-Rouge française, Brou Arnaud Tanoh, reviendra sur une étude menée par le gouvernement comorien en 2016 et dont une partie des conclusions montre «qu’une femme sur trois subit des agressions physiques, verbales et ou sexuelles». D’autres études réalisées évoqueraient «des besoins» pour mieux faire face au phénomène des violences faites aux femmes. D’où la conception du projet et la mobilisation des fonds. Il a cité, entre autres, «une absence des mécanismes de coordination qui permettrait d’offrir les prises en charge globales, mais aussi la nécessité de développer un système de coordination efficace pour servir d’interface entre les autorités et les organisations de la société civile aux fins de participer aux débats politiques, disposer d’outils communs et décentraliser la prise en charge», a-t-il éclairé.
Il a montré l’urgence de renforcer les missions du commissariat général au genre (Cgg) et d’autres structures ayant les mêmes missions. «Tenant compte des moyens, nous allons renforcer les services d’écoute et les comités de veille par le renforcement des plateaux techniques dans chaque île pour pouvoir doter le pays en structures de prise en charge, d’accompagnement et d’appui psychologique des victimes de violences», a-t-il expliqué.
Selon le secrétaire général du Croissant-rouge comorien (CrCo), Danien Ali Soumaili, l’enveloppe sera allouée «aux activités d’amélioration des conditions de vie de la femme et de la jeunesse» sans livrer d’autres détails. Il annonce des formations au bénéfice des volontaires du Croissant rouge ainsi que des campagnes de sensibilisation visant à lutter contre la stigmatisation des victimes des violences mais aussi la mobilisation de moyens techniques de travail des structures nationales qui militent en faveur de la défense des droits de la femme et de l’enfant.