La Police nationale a lancé, le lundi 10 mars, une opération de contrôle d’identité sur les routes de la capitale. Selon Yakoute Abdouroihamane, commissaire adjoint du commissariat central de Moroni, cette initiative vise à « sensibiliser la population et à renforcer la sécurité ». Le commissaire adjoint a expliqué que l’opération repose sur trois aspects. «Le premier, c’est l’identification des étrangers qui nous ressemblent et qui se sont intégrés dans la société à tel point qu’on ne sait pas toujours qui est comorien et qui ne l’est pas. Nous voulons recenser ces personnes qui se cachent », a-t-il dit.
Notre interlocuteur a également mis en avant les difficultés rencontrées par la police pour identifier des victimes d’accidents ou d’agressions. «En cas d’accident de la route ou de violences domestiques, il est souvent difficile d’identifier les victimes, car elles ne portent pas leur carte d’identité. Parfois, nous sommes contraints de prendre des photos et de les diffuser dans les médias pour tenter de les reconnaître, ce qui n’est pas idéal, mais nous n’avons pas d’autre choix », a-t-il déploré.
Il a également évoqué le cas des jeunes élèves qui attendent la dernière minute pour établir leur carte d’identité en vue des examens. «Beaucoup de jeunes ne disposent pas de pièce d’identité et attendent le dernier moment pour faire leur demande. Nous nous retrouvons alors submergés par une foule de candidats voulant obtenir leur carte », a-t-il expliqué. Le numéro deux du commissariat central de Moroni a précisé que cette opération constitue avant tout une phase de sensibilisation visant à rappeler l’importance de circuler avec une pièce d’identité. «Nous sommes sur la voie publique pour inciter la population à porter leur carte d’identité en permanence», a-t-il affirmé.
Durant cette période de sensibilisation, aucune arrestation ne sera effectuée, à l’exception des étrangers en situation irrégulière. Sans préciser la durée de cette phase, le commissaire adjoint a averti qu’après la période de sensibilisation, des mesures coercitives seront appliquées. «Une fois cette période terminée, ceux qui refuseront de se conformer à cette règle pourront être placés en garde à vue. Lors de nos patrouilles nocturnes, toute personne circulant sans pièce d’identité sera retenue jusqu’à son identification», a-t-il conclu.