Les actions de suivi et de contrôle des prix vont bon train au niveau de la direction régionale du commerce intérieur. Les agents ont entamé, depuis une semaine, une mission de sensibilisation. « Nous entrons dans les magasins pour sensibiliser tout le monde à travers des affiches qui montrent que des mesures ont été prises par les autorités sur l’encadrement des prix. Dès ce lundi, l’arrêté entre en vigueur avec la gendarmerie et les agents qui seront sur le terrain pour veiller à l’application de cet arrêté», nous a informé la directrice par intérim de la direction régionale du commerce intérieur.
Des responsables du ministère de l’Economie ont rendu public un arrêté ministériel portant encadrement de certains produits importés de première nécessité lors d’une conférence de presse tenue il y a une semaine. Ils ont insisté auprès des opérateurs économiques et des marchands sur l’importance du respect total des dispositions de l’arrêté.
Le respect des structures des prix
En sillonnant quelques magasins de la capitale pour prendre la température concernant le suivi et le respect de cet arrêté, on a pu constater que la quasi-totalité des magasins ignorent complètement l’arrêté et continuent toujours d’appliquer les prix habituels. Dans cet arrêté N°22-020/MEIIIE/CAB, le prix de gros du ciment est fixé à 76.500 francs mais sur cinq magasins visités, la tonne est vendu à 90.000 francs sans livraison. «Dans ce pays, les autorités prennent des mesures sans faire le suivi. Et c’est là où réside le problème. En ce qui me concerne, je n’ai aucun problème à suivre les instructions fixées par le ministère de l’Economie. Toutefois, je me sens dans l’obligation de vendre la tonne à 90.000 francs sachant que la livraison m’est revenue énormément chère», indique Yassin Moghni, propriétaire du magasin Rahma sis Hadudja.
Quelques centaines de mètre plus loin au quartier de la Coulée, certains magasins ont été notifiés de l’entrée en vigueur de l’arrêté dès ce lundi par les responsables du commerce intérieur. Salmata Mohamed est la gérante du magasin Kayiri et nous fait savoir que suivre les recommandations du ministère de l’Economie ne lui pose aucun problème. «Mais cela doit être appliqué pour tout le monde surtout sur les grossistes car c’est à partir d’eux que les choses pourront s’arranger ou se corser. Il va falloir que le service en charge du contrôle des prix soit vigilant mais surtout vérifier nos factures pour savoir comment s’est-on procuré nos produits et comment on les revend. Je pense qu’à partir de là, les choses iront mieux et cette inflation peut être contenue», espère-t-elle.
La direction régionale du commerce intérieur promet se rendre sur le terrain pour faire respecter les prix en tenant compte des réalités de la chaîne de vente au cas par cas. Sitti Hayrati Hassani, la directrice par intérim, explique que l’affiche collée sur les portes des magasins montre clairement les prix homologués. «Si nous constatons que le propriétaire relève délibérément les prix nous ferons la comparaison et nous vérifierons la facture et si tel est le cas nous infligerons une amende. L’affichage de l’arrêté et la présentation de facture sont très essentiels car cela nous permettra de faire la comparaison pour savoir comment il a acheté et comment il revend et les marges correspondantes», a-t-elle ajouté.