Une séance de dégustation organisée à l’Université des Comores, le mercredi 8 janvier dernier, a mis en lumière les résultats des recherches engagées dans le cadre d’une étude spécifique sur la farine d’igname aux Comores. Mardhuya Ben Said Abdallah, titulaire d’un master en alimentation et nutrition, y a présenté diverses recettes réalisées à partir de farine d’igname, notamment des crêpes, madeleines et bouillies. Ces préparations, à la fois savoureuses et nutritives, ont été unanimement saluées par les participants.
La promotrice de l’évènement a montré que, outre leurs qualités gustatives, les ignames se distinguent par leurs vertus médicinales. «Ce tubercule facilite la digestion et apaise les douleurs intestinales grâce à sa forte concentration en cellulose», a-t-elle souligné. Les recherches menées par Mme Abdallah et ses étudiants en Licence 3 en Sciences de la vie s’inscrivent dans une démarche de transformation et de conservation des produits locaux. La méthode consiste à sécher les ignames avant de les réduire en farine, un processus qui permet non seulement de prolonger leur durée de conservation mais aussi de réduire les pertes après récolte.
Pour Sitti Amina Youssouf, étudiante ayant participé aux expériences, cette innovation représente une réelle opportunité pour le pays. «Cela fait trois mois que nous travaillons sur ces expériences. Cette nouveauté pourrait améliorer les conditions socio-économiques, notamment pour les cultivateurs et les jeunes entrepreneurs», a-t-elle observé.
Une opportunité économique
Originaire de Ndrude, dans la région de Mbwanku, Mardhuya Ben Said Abdallah poursuit ses recherches dans l’espoir d’encourager une meilleure valorisation des ressources agricoles locales. En s’attaquant aux défis de la conservation et en proposant des solutions adaptées aux besoins alimentaires, ces travaux devraient à terme renforcer le potentiel du secteur agro-alimentaire comorien et contribuer à la sécurité alimentaire.
L’enthousiasme des étudiants présents lors de cet événement témoigne de l’impact positif de ces recherches sur leur formation et leur vision de l’avenir. «Transformer les aliments locaux, c’est aussi préserver nos richesses et trouver des solutions durables pour l’économie», a conclu l’un d’entre eux. Cet exemple de la farine d’igname pourrait ouvrir la voie à de nombreuses possibilités.
Moindjie Moinourou(avec Youssef Abdou)