Depuis le jour de l’Aïd el-fitr, deux localités de la commune de Bambao ya Mbwani sont en conflit même si une accalmie règne en ce moment. L’affaire était aux mains de la gendarmerie et un jeune de Ndruani y serait gardé jusqu’à lors. Mardi après-midi, la jeunesse de Ndruani a décidé de s’exprimer pour la première fois devant les médias pour livrer sa version des faits. Un point de presse y a été organisé ce 15 avril par trois responsables, dont le premier adjoint maire de la commune, cible, selon lui, «d’une campagne calomnieuse», l’accusant de s’être rangé derrière son village natal.
«Beaucoup de rumeurs infondées inondent les réseaux sociaux. Nous avons donc obtenu l’autorisation des autorités locales de nous exprimer et expliquer l’origine des évènements», a expliqué le principal conférencier, Youssouf Athoumani, alias Vidéo. A l’en croire, si un conflit a éclaté, c’est la conséquence d’une attitude «méprisante» que leurs voisins de Mwandzaza ya Mbwani auraient toujours adoptée envers Ndruani. «Il ne se passe trois mois sans que des jeunes viennent nous manquer de respect, semer la terreur. Pourtant, nous sommes proches au point que nous avons mélangé du sang à travers des mariages, et qu’il serait difficile d’établir des limites de nos frontières. Nous partageons le même sanduk », a détaillé Youssouf Athoumani, qui se considère comme l’un des hauts responsables de la jeunesse de sa localité.
Jeunes cagoulés
Malheureusement, le jour de l’Aïd, la situation a dégénéré. «Ce jour-là, nous étions en deuil après avoir enterré l’un des nôtres, un ancien militaire connu sous le nom d’Issihaka Moinache. Le soir vers 21h, une voiture conduite par des jeunes de Mwandzaza et qui roulait à vive allure avec de la musique à fond est venue se garer devant la place publique, alors que les villageois étaient extenués et affligés par la mort de notre frère. Ils sont tous descendus d’un coup du véhicule, certains étaient cagoulés. La patience a ses limites dit-on. Sur le champ, une altercation a éclaté. Les occupants de la voiture se sont enfuis laissant l’un des leurs sur place. Il a certes été molesté mais très vite des habitants l’ont protégé », a raconté Vidéo.
Ce dernier assure que le blessé a pu rentrer chez lui à Mwandzaza, sans assistance, une preuve, selon Youssouf Athoumani, qu’il n’avait rien de grave. Mais le troisième jour, un jeune de Ndruani a été tabassé à son tour alors qu’il se trouvait sur une moto. Yazid Abdallah a été évacué à Madagascar, et a subi mardi dernier, une opération, d’après les conférenciers. Un certificat médical établi par le Service santé militaire (Ssm), transmis à la presse, révèle après un scanner, que l’agressé a été victime d’une contusion hémorragique pariétale gauche avec pneumocéphalie, une fracture embarrure trifocale pariétale gauche entre autres.Après cette agression, un jeune dénommé Baker, originaire de Mwandzaza ya Mbwani a, à son tour, été molesté. Cependant, actuellement, les tensions semblent apaisées. Présent à ce point de presse le premier adjoint au maire, Maoulida Mhadjiri, qui assure l’intérim du maire de la commune de Bambao ya Mbwani, a dénoncé les actes commis par les deux camps et a dénoncé les rumeurs de complot qui le viseraient.
«J’ai toujours été pour l’unité et la paix dans la commune et la région. Je fais partie de ceux qui ont conduit le jeune Baker à El-maarouf et j’ai été en contact permanent avec mes conseillers de Mwandzaza le soir de l’agression afin de trouver une solution. Malgré tout, on me calomnie et me menace de m’ôter la vie. Quant à ceux qui appellent à ma démission, je leur promets que si la justice prouve une quelconque implication ou me déclare coupable, je rendrai le tablier sans broncher car jusqu’à preuve du contraire je n’ai aucun moment été du côté d’un tel ou tel », martèle le conseiller qui espère que les deux localités se réconcilient.