Le projet de création d’une compagnie aérienne nationale reste, à ce jour lettre morte, deux ans après son annonce par les autorités. Le conseil des ministres du 3 mars avait validé, le projet en question porté par le ministre des Transports de l’époque, Djae Ahamada Chanfi. Ce dernier avait expliqué, dans un entretien accordé à Al-watwan, que la création d’une compagnie aérienne nationale est « non seulement parmi les projets phares du gouvernement mais aussi et surtout l’une de ses priorités».
Un fonds de « six milliards de francs… »
Un rapport préliminaire des experts avait exposé le plan et le chronogramme de mobilisation des partenaires stratégiques, le calendrier de mise en place de la compagnie, entre autres. Le rapport avait même prévu la date de démarrage de l’exploitation, soit « en janvier 2022 ». Mais, depuis, le projet se fait toujours attendre. Un fonds de « six milliards de francs » a été annoncé dans les milieux proches du dossier mais le comité en charge du projet s’abstenait toujours d’expliquer le plan de création de la compagnie. Le projet n’étant donc plus du ressort de Djae Ahamada Chanfi, désormais en charge du ministère de la Justice, pour essayer d’en savoir plus, nous avons tenté à maintes reprises de joindre les responsables du ministère en charge des Transports aériens et maritimes, actuellement sous la responsabilité de Bianrifi Tarmidhi, sans aucune réponse. La création d’une compagnie aérienne nationale était considérée comme «le projet phare numéro 5» du Plan Comores émergentes (Pce) par le gouvernement.
Ce projet comprenait, entre autres chantiers, la réhabilitation des infrastructures portuaires, la réhabilitation des aéroports, la modernisation des aéroports secondaires, la construction d’un nouvel aéroport à Ndzuani et la réfection du port de Mwali, pour un budget estimé à plusieurs centaines de millions de francs. «Si nous voulons faire des Comores un pôle d’excellence dans le secteur du tourisme, nous devons nous atteler à ce projet et à cette volonté d’une compagnie nationale», avait déclaré l’ancien ministre des Transports dans les colonnes de La Gazette des Comores. Malheureusement, la population n’a aucune suite à ce projet, deux ans après.