Le Front commun a tenu samedi dernier à Moroni, une conférence de presse commune avec les avocats de Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, Mohamed Ali Soilihi et Mhoumadi Ibrahima Sidi suite au réquisitoire du commissaire du gouvernement qui a demandé la réclusion à perpétuité contre l’ancien président de la République et l’ancien vice-président.
Devant la presse, les responsables du Front commun de l’opposition ont fait savoir qu’ils ne sont pas prêts à accepter les décisions d’une justice qu’ils jugent “illégale et inéquitable dans la mesure où, toutes les lois ont été piétinées et bafouées”. Toujours selon eux, “vu ce qui s’est passé depuis les assises, nous ne sommes pas surpris de voir où nous en sommes aujourd’hui. Quelle que soit la décision que la justice va rendre aujourd’hui, nous ne sommes pas d’accord. Après le feuilleton de ces derniers jours et cette rencontre entre des membres du gouvernement et Bashar Kiwan, contre qui notre justice a émis un mandat d’arrêt, nous demandons le départ immédiat de ces ministres pour le bien de la nation”.
Le fait du prince
Premier à prendre la parole, l’avocat de Mhoumadi Ibrahima Sidi a d’abord exigé pour son client “le fait du prince”, une libération conditionnelle accordée par le ministre de la Justice. “La justice a tout fait de travers. Ce qu’on reproche à mon client, c’est d’avoir soutenu une loi à laquelle certaines personnes n’adhèrent pas. Il aurait dû être jugé à la base du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Il n’y a pas à avoir honte pour la justice d’accepter le fait qu’on soit passé à côté et qu’on n’ait rien respecté en matière de lois et règlements”, a expliqué Maître Ibrahim Ali Mzimba.
Pour sa part, l’avocat de l’ancien président Sambi, estime que “la justice nous a empêchés de nous exprimer. Contrairement à ce qu’on raconte, ce n’est pas nous qui avons refusé de parler. Nous avons demandé une justice équitable mais le juge de son côté a décidé de poursuivre un procès malgré qu’il n’avait aucun droit. Non seulement parce qu’il avait déjà vu le dossier à l’avance et en parlant de ses assesseurs, ces derniers n’avaient aucun droit de siéger là car ils devraient être nommé par décret et non par un arrêté”, a rappelé Maître Ahamada Mahamoud.
Pour l’avocat de Mohamed Ali Soilihi, la décision de se retirer du procès était la seule solution. “Toutes les procédures ne tenaient pas la route et toutes les lois ont été violées. Ce serait se ridiculiser si nous avions insisté à rester assister à ce procès”, a-t-il dit.Toujours selon Maître Fahardine Mohamed Abdoulwahid, “nous n’avons jamais manqué de respect à la justice car nous avons été convoqué et avons bien répondu à l’appel. Nous leur avons fait savoir que toutes les procédures engagées étaient toutes entachées d’erreurs et ils ont décidé de poursuivre, raison pour laquelle nous nous sommes retirés”.