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Pollution des mers I Le plastique et le pétrole lampant pointés du doigt à Ndzuani

Pollution des mers I Le plastique et le pétrole lampant pointés du doigt à Ndzuani

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Les déchets plastiques à la mer représentent un véritable problème à Ndzuani, où les importations de bouteilles en plastique et de sachets continuent sans mesures de dépollution. Les pêcheurs témoignent des répercussions dévastatrices sur les récifs coralliens et la chaîne alimentaire. Alors que certains minimisent l’impact du pétrole lampant, les scientifiques soulignent les dangers pour la vie marine et les consommateurs. Des efforts de recyclage et de sensibilisation sont indispensables pour préserver les précieux écosystèmes côtiers.

 

Initialement conçu pour être un matériau résistant et durable, le plastique est désormais de plus en plus utilisé à des fins uniques et de courte durée. Les déchets plastiques que nous trouvons sur les plages et sur nos côtes ne représentent qu’une infime partie du problème, contrairement à ce que l’on pourrait penser. En réalité, la majeure partie de ces énormes quantités de déchets plastiques ne flotte pas en surface, mais se trouve sous la surface de l’eau.


Tout porte à croire que depuis quelque temps, la plupart des déchets plastiques à Ndzuani proviennent des importations de bouteilles en plastique effectuées par les quatre sociétés de mise en bouteille d’eau de l’île, ainsi que des importations de sachets plastiques et des autres produits emballés dans du plastique. Malheureusement, «aucune mesure de dépollution n’est actuellement en cours», déplore le délégué à la Production du gouvernorat de Ndzuani.


«Il n’existe aucun projet de recyclage des plastiques dans l’île, alors que nous sommes parfaitement conscients des dommages qu’ils causent aux rivières et aux océans. Les zones côtières les plus touchées à Ndzuani sont celles de Pagé, dans la commune de Mutsamudu, et de Pomoni, en raison de la forte densité d’habitants. De plus, dans les zones montagneuses, tous les déchets plastiques sont entraînés vers la mer par les rivières», résume Elamine Ismaël Bacar. Et malgré l’interdiction de la production, de l’importation et de la commercialisation des emballages et des sachets plastiques non biodégradables, l’importation de sachets plastiques se poursuit. «La douane comorienne laisse passer ces importations, prétendant qu’il s’agit de stocks déjà présents sur place, alors que nos stocks ne dépassent jamais 3 mois», affirme le délégué.

A 100 km des côtes…

En ce qui concerne les bouteilles, il existe 4 usines de mise en bouteille d’eau dans l’île. La délégation à la production sait que deux d’entre elles importent leurs bouteilles de Tanzanie, ce qui leur revient moins cher que le recyclage. «De plus, dans ces usines, seules des unités de mise en bouteille sont présentes», s’étonne-t-il.


Le président du syndicat régional des pêcheurs de Ndzuani affirme que la présence de plastique dans les eaux, à plus de 100 kilomètres des côtes, est préoccupante. Selon lui, les récifs coralliens sont en voie de destruction, ce qui a des répercussions sur toute la chaîne de valeur de la pêche. Les pêcheurs sont maintenant contraints de s’aventurer à plus de 80 kilomètres en haute mer pour pouvoir exercer leur métier. «Malheureusement, même là-bas, ils se retrouvent face à des bouteilles, des sacs de riz et même des sacs de ciment. Il est arrivé que des poissons, comme les requins, soient retrouvés avec des sachets plastiques à l’intérieur, ce qui est très préoccupant», s’inquiète Bouchourane Aoussidine.


La pollution des mers, c’est aussi par le pétrole lampant, largement utilisé par les pêcheurs dans les trois îles indépendantes de l’archipel, mais strictement interdit pour cet usage à Mayotte. Sur l’île, il y aurait environ un millier de vedettes de pêche équipées de moteurs hors-bords fonctionnant à ce combustible.

Le pétrole aussi…

Bien évidemment, le syndicat des pêcheurs n’y voient aucun problème. «La pollution marine est principalement causée par des pratiques illicites en mer. Cette pollution existe depuis plus d’un demi-siècle maintenant et elle est due à l’utilisation du plastique, à l’érosion, à l’extraction de granulats et à l’utilisation de la dynamite, qui ont clairement détérioré l’environnement marin. L’impact de l’utilisation du pétrole comme carburant pour les moteurs hors-bords est négligeable par rapport à ces autres sources de pollution», argumente le président du syndicat des pêcheurs, persuadé que «ces spéculations ne posent pas le véritable problème».

 

Un diplômé en sciences de la vie de l’Université des Comores, ne partage absolument pas le point de vue du syndicat. Moubine Mahamoud affirme que «les émissions de gaz d’échappement et les fuites d’huile peuvent causer des dommages à la vie marine en réduisant la quantité d’espèces animales et végétales». Ces hydrocarbures «nuisent également à la qualité des poissons, ce qui entraîne une contamination progressive des consommateurs», précise-t-il.

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