Une enquête pour «assassinat» présumé a été ouverte, hier lundi 9 juin, contre X après l’agression mortelle de Youssouf Ali, âgé de 36 ans, à l’entrée de la localité de Ndrouani dans la région de Bambao. Le jeune homme, originaire de Ndrouani, agent du Sanduk de Moindzaza Mbwani, a été retrouvé, face contre terre, une plaie béante sur le corps et d’autres blessures graves, selon le procureur de la République, Abdou Ismail.
«Il était aux alentours de 19h 45 lorsque j’ai été informé de cet acte horrible. Il a été admis à l’hôpital mais il a succombé à ses blessures. Le médecin m’a confirmé que la victime a reçu des coups qui lui ont été fatals. J’ai ordonné la levée du corps et l’organisation des rituels mortuaires », a expliqué le magistrat qui a présenté ses condoléances à sa famille et à ses proches. «C’est un drame qui nous touche tous, mais qui ne restera pas impuni. La gendarmerie s’est immédiatement mise au travail. L’enquête est en cours», a souligné Abdou Ismail.
Un appel au calme et à la responsabilité
Le chef du parquet fera savoir également que des interpellations ont été procédées dans la localité de Mwandzaza ya Mbwani mais aussi dans des endroits où a eu lieu l’attaque. On ignore, pour l’instant, le nombre de personnes interpellées. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent la présence des forces de sécurité dans des endroits séparés avec des personnes embarquées dans un pick-up du Peloton d’intervention de la Gendarmerie nationale (Pign). D’autres informations laissent penser que la localité de Mwandzaza ya Mbwani se vide de ses habitants. Mais il est difficile de mesurer l’ampleur de ce phénomène.
Revenant sur l’agression, Abdou Ismail n’a pas livré des détails sur la nature de ce qui s’apparente à un crime présumé. La piste du guet-apens est privilégiée par de nombreuses sources. Selon nos informations, confirmées par des habitants de la localité de Ndrouani, Youssouf Ali devait rencontrer des individus non identifiés sur la zone où il sera retrouvé, luttant désespérément pour sa vie. «Tout laisse croire qu’il n’y avait pas un seul agresseur. Mais encore une fois, seule l’enquête le prouvera», a souligné le procureur qui appelle au calme et à la responsabilité.
Mwandzaza ya Mbwani et Ndrouani étaient en froid, depuis fin mars, après un conflit ayant impliqué des jeunes des deux localités avec des blessés graves, des deux côtés. Mais des discussions avaient abouti à une accalmie. Mais le climat était toujours tendu. Des rencontres avaient permis de tourner progressivement la page mais cet évènement a bouleversé la donne. Le ministère de l’Intérieur, dans un communiqué, a dénoncé un «acte tragique», et souhaite que «toute la lumière soit faite sur cet acte odieux et que justice soit rendue dans le respect des lois de la République» avant d’appeler toutes les parties «au calme et à la retenue».