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Journée mondiale de l’autisme I Tsa et le centre social Anfia Ibrahim marquent la journée

Journée mondiale de l’autisme I Tsa et le centre social Anfia Ibrahim marquent la journée

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Ces deux centres d’accompagnement des enfants autistes ont plaidé pour leur prise en charge éducative.

 

Pour marquer la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, le centre Troubles du spectre de l’autisme (Tsa) a organisé une conférence-débat mardi dernier à son siège de Djivani à Moroni. L’événement a réuni des psychologues, des enseignants et des parents, qui ont discuté des mesures à prendre pour mieux accompagner les enfants atteints de ces troubles. Créé depuis le 15 août 2023, ce centre s’engage à aider ces enfants à améliorer certains aspects de leur comportement mental au quotidien. «Le centre est constitué de psychologues et d’enseignants qui accueillent les enfants âgés de 4 à 13 ans», a expliqué l’enseignante Djoumouanti Mhoma.

Lancée de ballons

À son tour, le psychologue Saïd Djae a souligné que la journée du 2 avril symbolise l’expansion des études et des recherches sur l’autisme, visant à mieux comprendre les difficultés rencontrées par les parents ou plutôt par les enfants présentant ces troubles. Il a évoqué le fait que ces enfants sont de plus en plus négligés en Afrique, et a ajouté que «ces enfants se retrouvent souvent complètement oubliés». «Plusieurs spécialistes ont montré que ces enfants ne sont ni malades ni fous, mais plutôt qu’ils ont un handicap, tout comme la plupart d’entre nous, mais la différence est que pour eux, c’est un handicap mental», a-t-il souligné.


Par ailleurs, malgré sa courte existence de huit mois seulement, le centre Tsa affiche une certaine satisfaction et reconnaissance. «Nous tenons à remercier ce centre qui nous permet de nous libérer pour nous occuper d’autres choses. Les aspects positifs de ce centre sont nombreux. Je prends l’exemple de mon enfant qui portait des couches à l’âge de 6 ans, mais qui ne les porte plus maintenant. Quand il a envie d’aller aux toilettes, il manifeste des réactions et a acquis certaines manières de se nettoyer depuis qu’il a rejoint ce centre», a confié un parent d’enfant, Abou Yazid.


Toujours à l’occasion de cette journée, un peu plus au centre de Moroni, notamment au Centre d’animation socio-culturelle de Mtsangani, le centre social Anfia Ibrahim a organisé une lâcher de ballons bleus devant les parents, enfants (autistes ou non), médecins et psychologues. Une lecture d’un texte décrivant le quotidien de ces enfants extraordinaires a suivi. «Je suis atteint d’un handicap, mais je pense que tu l’as remarqué car il n’est pas visible physiquement. Disons qu’il est camouflé. Je mets souvent mes mains sur mes oreilles car certains bruits m’angoissent. Mais quand je vois mon reflet dans le miroir pendant mes crises, je vois un être humain. Dehors, mes parents sont parfois pointés du doigt.

 

Parfois, ils se disputent, mais je sais que c’est à cause de moi. Je vis dans un monde où mes habitudes me rassurent. Si tu changes ma routine, je crie, je pleure, c’est difficile. Certains de mes semblables sont malheureusement non verbaux, ils communiquent avec leurs mains et parfois avec des larmes. Malgré les critiques, papa dit que je suis unique. Mais le médecin a diagnostiqué que je suis autiste», a récité en chœur l’assistance.


La directrice du centre, Hachimia Saïd Maoulana, a précisé que cette célébration était une façon de «montrer à tous que ces enfants existent», et qu’ «il est important de comprendre que reconnaître l’existence de ces enfants signifie reconnaître leurs droits».

 

Par Adabi Soilihi Natidja et Nakib Issa

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