L’Union des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture (Uccia) a convié la presse samedi dernier à son siège pour montrer le rôle qui est le sien d’apporter son expertise pour le dénouement de la crise relative à la hausse des prix et à la pénurie des produits de première nécessité. Il s’agit, selon les conférenciers, d’une réponse aux personnes qui ne cessent de demander ce que fait l’Uccia pour dénouer la crise. S’investissant pour le développement des entreprises, la promotion des activités économiques et la coordination des acteurs publics et privés pour mieux répondre au défi du pays, l’Uccia travaille d’arrache-pied, selon son président, en collaboration avec le secteur privé et le gouvernement “pour trouver des solutions aux conséquences sociales et économiques de la crise sanitaire”.
Chamsoudine Ahmed a, à l’occasion, présenté quelques actions engagées par l’Uccia pour lutter contre la pénurie. Il citera, par exemple, lors de la Covid, des notes de conjoncture qui ont été faites et transmises au gouvernement pour mieux appréhender la situation, lesquelles notes ont permis au gouvernement de prendre des mesures d’accompagnement “pour atténuer le coût de la vie de la population en baissant les taxes douanières de certains produits de première nécessité”.
Les solutions avancées par l’Uccia pour contenir la crise
Dans la crise actuelle caractérisée par une inflation galopante et une pénurie du riz ordinaire, l’Uccia propose la reconduite des mesures d’accompagnement prises lors de la Covid-19 en baissant les taxes de certains produits de première nécessité. “Nous proposons également l’ouverture immédiate, de manière temporaire, du marché du riz ordinaire au privé pour inonder le marché et éviter les tensions sociales. Et dans un horizon à court et moyen terme, engager des réformes profondes pour une ouverture totale du marché du riz ordinaire et une reforme courageuse de la société nationale Onicor”, a fait savoir Chamsoudine Ahmed ajoutant que les produits pétroliers doivent faire l’objet d’une réflexion devant aboutir à l’ouverture de ce marché pour, selon lui, “éviter au pays des scenarii de chao”.
Pour mieux gérer la crise, l’Uccia propose d’innover, d’adapter, d’anticiper et de prospecter la situation pour trouver les solutions adéquates. C’est ainsi qu’au niveau du transport et des approvisionnements, l’Uccia a lancé une opération de benchmarking avec Maurice “pour faire des commandes groupées”. “En collaboration avec les autorités compétentes, nous préparons un plaidoyer auprès des compagnies maritimes pour créer une attractivité de nos ports. Quant à la crise des boulangers, les négociations de sortie de crise ont été entamées avec professionnalisme pour l’intérêt de toutes les parties”, a-t-il mentionné.
Pour sa part, le directeur régional de la chambre de commerce de Ngazidja a indiqué que l’Uccia promeut toutes les actions qui favorisent la production locale, et travaille pour l’émergence d’une industrie de transformation, ainsi que l’optimisation du système d’approvisionnement du pays. “Pour stabiliser la situation, le réseau des chambres de commerce plaide pour le dialogue public privé structuré prôné par le chef de l’Etat. L’Uccia demande le retour à la table des négociations de toutes les parties prenantes en relançant le comité de pilotage né du protocole d’accord signé à Mutsamudu en 2020”, a-t-il plaidé.Pour Hamidou Mhoma, ce protocole est un point de départ pour solutionner les problèmes endogènes “avant de s’attaquer à la crise mondiale sur laquelle nous n’avons aucune prise”.
