La gouverneure de Ngazidja, Sitti Farouata Mhoudine, a pris part lundi au Foyer des femmes de Moroni, à la réunion communautaire visant à faciliter le dialogue intergénérationnel sur les droits de l’enfant. Cette activité entre dans le cadre du «Programme de soutien à la protection des enfants et des femmes aux Comores», mis en œuvre par le gouvernement comorien avec l’appui de l’Agence coréenne de coopération internationale (Koica) à travers l’Unicef.Il s’agit d’une réunion d’échanges entre les enfants et les acteurs, toutes tendances confondues, agissant en faveur des droits de l’enfant, à savoir la société civile, les chefs traditionnels, les oulémas, les forces de sécurité, des officiels de la justice, entre autres, laquelle a vu la présence de la représentante de l’Unicef et une représentante de l’ambassade d’Afrique du sud.
À l’occasion, la gouverneure de Ngazidja a manifesté sa joie de constater l’implication des enfants de tout horizon à cette assemblée intergénérationnelle pour leur permettre d’avancer leurs idées, de proposer et de témoigner; et la remercié par la suite les organisateurs pour avoir initié «une nouvelle dynamique participative de concertations et d’échanges avec toutes les composantes de la population». «C’est seulement ainsi que nous pourrons gagner ce combat pour la reconnaissance et l’application des droits des femmes et des enfants dans les sphères publiques et privées», a-t-elle déclaré précisant que ce genre de dialogue «permettrait de mieux connaître ces droits, de mettre en lumière les problèmes critiques affectant la vie des jeunes et enfants» et de susciter l’engagement de ces derniers à défendre et à promouvoir leurs propres droits. Soulignant le manque de soutien de la part de la communauté à l’égard des victimes, Sitti Farouata Mhoudine a expliqué que cela pousse à banaliser à travers des réactions négatives et des pressions sur les victimes. Non, selon elle, au «règlement à l’amiable sans recourir à la justice» des cas de viol et/ou d’agression.
Instaurer un dialogue et une confiance avec les communautés
La gouverneure regrette les propos de certains Ulémas qui avancent que les comportements vestimentaires influencent les agresseurs à commettre des actes ignobles. C’est ainsi qu’elle appelle ces derniers «à faire preuve de responsabilité et à nous accompagner clairement dans cette lutte pour le respect des droits humains en particulier des droits des femmes et des enfants».A son tour, la représentante de l’Unicef aux Comores, Mariame Sylla, montre avec beaucoup de satisfaction que ce genre d’échanges reste bien sûr une occasion unique d’instaurer un dialogue et une confiance avec les communautés dans l’objectif de protéger l’enfant et la femme. «Aujourd’hui plus que jamais, il est important de faire en sorte que les enfants, les jeunes et les femmes disposent davantage d’opportunités et d’espaces pour faire entendre leur voix sur les questions les concernant», a-t-elle souligné.
En tout cas, cette approche a été appréciée par A. Maistry de l’ambassade d’Afrique du sud aux Comores, car elle permet de partager certaines expériences également. «Nous reconnaissons que l’autonomisation sociale est fondamentale pour que les femmes puissent réaliser et jouir pleinement des droits humains», a-t-elle précisé expliquant l’intérêt de ce dialogue inter générationnel qui reste essentiel, à l’en croire, pour mettre en évidence les défis et chercher les solutions à ce sujet.
Lors de ces échanges, trois points importants ont été abordés, à savoir la sensibilisation des familles et des communautés sur les questions liées aux violences faites aux enfants et aux femmes, le renforcement des structures de prise en charge des enfants et des femmes victimes de violence, la coordination des interventions des organisations de la société civile dans les communautés et le renforcement des capacités des acteurs intervenant dans la protection des femmes et des enfants.