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Lâaffaire commence Ă faire des vagues. Et des grosses. Les onze prĂ©venus ont quasiment tenu le mĂȘme argumentaire en brandissant le dĂ©cret du 23 novembre 2009, lequel a fixé la cĂ©lĂ©bration de lâAĂŻd el Kabir au lendemain du Anrafat.
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Selon eux (et ce dĂ©cret est toujours en vigueur), ils devaient fĂȘter le vendredi. TrĂšs en phase, ils ont ensuite fait rĂ©fĂ©rence au verset coranique qui ditÂ
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Ă croyants ! ObĂ©issez Ă Allah, obĂ©issez au prophĂšte et Ă ceux dâentre vous qui dĂ©tiennent le pouvoir. En cas de litige entre vous, rĂ©fĂ©rez-vous-en Ă Allah et au prophĂšteâŠ.
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Selon lâun dâentre eux, qui est un Imam dans la localitĂ© dâItsikundi, lâobĂ©issance est classĂ©e dans le verset ci-dessus dans lâordre de prĂ©fĂ©rence et pourtant âle prophĂšte priait et fĂȘtait le lendemain du jour dâAnrafatâ. Il a par ailleurs regrettĂ© quâils aient Ă©tĂ© malmenĂ©s par les forces de lâordre dans la maison de Dieu quand ils se faisaient apprĂ©hender.
Eléments constitutifs
A son tour, le procureur de la RĂ©publique a tout dâabord soulevĂ© le problĂšme de ârecyclageâ des religieux avant de mentionner la loi n°08-041/AU du 27 juin 2008 instaurant les pratiques religieuses. Durant sa plaidoirie, il a insistĂ© sur le fait que âseules les autoritĂ©s pouvaient dĂ©cider pour tout ce qui concerne la religionâ.
Il a en outre fait valoir que les Ă©lĂ©ments lĂ©gaux, matĂ©riels et intentionnels Ă©taient constituĂ©s. Dâailleurs, ajoutera-t-il, âles prĂ©venus ont reconnu les faits, ils avaient eu connaissance de la âfatwaâ Ă©dictĂ©e par les autoritĂ©sâ.
Ainsi, le procureur de la RĂ©publique a demandĂ©, au terme des dĂ©bats, six mois dâemprisonnement pour les âfundiâ et imams, cinq mois pour les autres et deux mois pour ceux âayant regrettĂ© dâavoir profanĂ© la loiâ.
Lors des plaidoiries, les avocats de la dĂ©fense ont Ă©voqué lâarrĂȘt 13-003 de la Cour constitutionnelle en date du 07/05/2013 qui a partiellement rejetĂ© la loi sur les pratiques religieuses.
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Ils se sont par ailleurs aussi basés sur les dispositions du décret du 23 novembre 2009.
Aussi, les avocats ont fait part de leurs Ă©tonnements des accusations Ă lâendroit de leurs clients alors que ceux-ci nâont fait que se conformer audit dĂ©cret. Un des avocats a demandĂ© la relaxe pure et simple surtout que depuis vendredi dernier, les prĂ©venus sont privĂ©s de leur libertĂ©.
Pour autant, le ministĂšre public a dĂ©clarĂ© un renvoi pour dĂ©libĂ©rĂ© le samedi prochain. Les prĂ©venus dâItsikundi sont en mandat de dĂ©pĂŽt Ă lâexception dâun seul qui a Ă©tĂ© relaxĂ© jusquâĂ samedi prochain ainsi que celui de Songamani. Au moment oĂč nous mettions sous presse, lâaudience des accusĂ©s issus dâautres localitĂ©s Ă©tait en cours.