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Billet d’humeur : rien ne peut justifier un viol, rien !

Billet d’humeur : rien ne peut justifier un viol, rien !

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Une jeune femme qui porte plainte pour tentative de viol et qui quitte le tribunal sous les huĂ©es des femmes, aprĂšs la relaxe de l’agresseur prĂ©sumĂ©, fait froid dans le dos. Pourtant, cette scĂšne aussi choquante soit-elle a eu lieu hier au tribunal de Moroni. Si bien que l’avocat de la victime, pour la protĂ©ger, l’a fait monter dans sa voiture, en prenant soin de remonter les vitres.

A dire vrai, mĂȘme si la scĂšne en elle-mĂȘme est choquante, elle connait ses variantes sous le ciel bleu des Comores. Il n’est pas rare, loin de lĂ , que la victime devienne “coupable” aux yeux de l’opinion publique. Il faudrait sans doute un travail profond de sensibilisation Ă  l’endroit des hommes et des femmes, pour dĂ©finir ce qu’est le viol, pour dĂ©finir ce qu’est l’agression sexuelle, pour dĂ©finir ce qu’est le harcĂšlement.

Pour revenir au premier cas, dĂšs qu’une fille se fait violer, la vie de celle-ci est passĂ©e au peigne fin. Est-elle de mƓurs dissolues, est-ce une femme “de mauvaise  vie”, que portait-elle le jour de son viol ? Etait-ce tard dans la nuit, dans la journĂ©e ? L’agresseur Ă©tait-il un inconnu pour elle ? OĂč le viol a-t-il eu lieu ? Au domicile de l’agresseur ? Si oui, pourquoi s’ĂȘtre rendue chez lui ? A quoi s’attendait-elle en s’y rendant ? “On” se “souviendra” aussi que la victime adorait “les parfums capiteux”, qui ont le pouvoir “de tourner la tĂȘte aux hommes”.

Vous l’aurez compris, toutes ces questions posĂ©es par des hommes et des femmes, enfoncent la victime, qui devient “coupable”. Parce que ces interrogations ne servent qu’à  justifier le comportement des violeurs et autres agresseurs. Et relĂšvent de la culture du viol. Comme si violer une fille de “mauvaise vie” Ă©tait moins grave.

Comme si violer une femme qui au moment des faits, portait une jupe courte, un jean ou un dĂ©bardeur Ă©tait une circonstance attĂ©nuante pour le violeur. Nous n’exagĂ©rons rien, c’est souvent ce qui se passe ici et ailleurs.

Me revient une discussion houleuse avec une personne, qui pourtant est le porte-flambeau de la lutte contre le viol et la maltraitance. Pour “expliquer” la recrudescence de ce flĂ©au, l’énergumĂšne, dans une analyse aussi sordide que bancale a tout simplement fait savoir que “les adolescentes se faisaient violer parce qu’elles se mettaient du parfum et qu’elles se peignaient les lĂšvres”. Non mais oh ! Il faudrait arrĂȘter de penser que les hommes Ă©taient des petites choses fragiles, incapables de refouler leur dĂ©sir sexuel Ă  la vue de la moitiĂ© d’un genou ou d’une aisselle.

Dans le mĂȘme ordre d’idĂ©es, il faudrait que les hommes et les femmes comprennent que rien non mais rien ne peut justifier un viol ou une agression sexuelle. Ni  “la mauvaise vie” supposĂ©e de la victime, ni son accoutrement, encore moins son parfum ou son rouge Ă  lĂšvres.

Et ce n’est pas parce que la femme a acceptĂ© un petit bisou sur sa joue gauche qu’elle n’est pas en droit de refuser le reste. C’est mĂȘme son droit le plus absolu.

Il faudrait que les hommes et les femmes comprennent qu’un “non” n’est pas utilisĂ© pour faire part de son consentement. Quand une femme dit non, c’est NON . Alors une mineure, son “oui” COMPTE AUSSI pour un non.

Avis aux adultes dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s qui expliquent souvent leur forfaiture en disant que “ la fillette Ă©tait consentante”.

Non mais oh!

 

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