Des activités anormales du volcan Karthala ont été observées Ces dernières semaines, par les équipes de surveillance, ce qui a poussé le ministère de l’Intérieur à déclencher l’alerte jaune. Aussitôt, dans une conférence de presse, le directeur général de la Sécurité civile, Tachfine Ahmed, avait appelé la population à “ne pas céder à la panique”, ajoutant qu’il n’y a aucun danger”.
“Une grande incertitude”
Toutefois, des techniciens de l’Observatoire volcanologique du Karthala (Ovk) ont fait comprendre que “le niveau d’alerte peut d’un moment à l’autre” monter d’un cran pour passer à l’alerte orange en cas d’intensification de l’activité.“Il est difficile de quantifier le risque à ce stade, car toutes les options sont envisageables”, nous dit-on. “Il y’a une grande incertitude dans les différentes phases menant à une éruption volcanique car cela peut durer des jours, des semaines voire plusieurs mois dans certains cas. Toutefois, avec les informations dont on dispose, on peut dire clairement qu’une éruption volcanique est toujours possible”, a expliqué Shafik Bafakih, géophysicien à l’Ovk. Pour lui, selon la nature des activités actuelles, il est encore tôt pour prédire le type d’éruption possible. “Nous sommes dans une phase où on assiste plutôt à une recharge de poches magmatiques superficielles à partir de zones profondes”, devait-il énumérer.
Plusieurs milliers d’euros
Le géophysicien annonce, par ailleurs, “une fluctuation de l’activité sismique avec des séquences plus ou moins importantes et que des déformations de l’édifice volcanique sont également observées à partir d’images satellites”.Une situation qui nécessite toujours une vigilance, d’où le maintien de l’alerte jaune lors de la dernière réunion du Poste de Commandement fixe. “Pour l’instant, l’Ovk dispose d’un réseau de surveillance fonctionnant à minima avec les différents actes de vol et de vandalisme sur les différentes stations sur le terrain”, s’est-il plaint. “Des actes déplorables qui ne sont pas sans conséquences avec des coûts évalués à à plusieurs milliers d’euros”, toujours selon Shafik Bafakih. Les actes de vandalisme du matériel entravent sérieusement le travail de surveillance, réduisant significativement la précision des prévisions et l’efficacité du système d’alerte précoce.