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Soins de santé néonatals I Le pôle mère-enfant de Fomboni manque cruellement de personnel qualifié

Soins de santé néonatals I Le pôle mère-enfant de Fomboni manque cruellement de personnel qualifié

Rencontre michel gondry Rencontre beni mellal | -

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Malgré des installations modernes, le service fait face à un manque de spécialistes en pédiatrie. Une situation qui compromet la qualité des soins néonatals et la sécurité des patients.

 

Du samedi 3 septembre 2022 au mardi 3 septembre 2024, deux ans se sont écoulés depuis l’inauguration du pôle mère-enfant du Centre hospitalier régional de Fomboni.
Ce bâtiment, financé par le Croissant-Rouge des Émirats arabes unis à hauteur de 600 millions de francs, a pour but d’offrir aux femmes et aux enfants des soins de qualité dans leur propre pays. Depuis son ouverture, plus de 4 000 accouchements ont eu lieu dans cette maternité, avec malheureusement trois décès maternels à déplorer.


Selon le major de l’hôpital, ces décès sont survenus presque à domicile, entre le dixième et le vingtième jour après la naissance, dus à des complications sanitaires ou à des infections chez les femmes. «Nous constatons qu’en moyenne, nous enregistrons jusqu’à 2 000 accouchements par an, y compris les césariennes, parmi lesquels des femmes venant des autres îles des Comores,» fait savoir le major Sainda Hamada.


Avec une capacité totale de 40 lits, le pôle mère-enfant abrite six services, dont une unité d’obstétrique, une unité de gynécologie, une unité de néonatologie avec une capacité d’accueil de huit lits, une unité d’anesthésie, et trois blocs opératoires, ainsi qu’une salle pour la petite chirurgie. Malgré ces équipements modernes, cette infrastructure présente plusieurs lacunes. À ce jour, l’hôpital ne dispose pas d’une salle de garde pour les malades ni d’un médecin pédiatre.


Le service de néonatologie, spécialisé dans la prise en charge des nouveau-nés nécessitant des soins intensifs et une surveillance étroite, ne dispose pas du personnel hautement qualifié pour les soins néonatals. «Nous enregistrons plus de décès prématurés que de décès normaux car il manque un spécialiste en pédiatrie.


D’ailleurs, à Mohéli, il n’existe pas de spécialiste dans ce domaine pour renforcer la prise en charge des enfants prématurés. Il n’y a pas non plus de magasin dans nos services pour stocker nos matériaux,» regrette le major de l’hôpital, sans fournir de détails sur le nombre d’enfants prématurés décédés. «En cas de pluie ou de vent, les accompagnants des malades restent dehors, exposés aux intempéries. Nous sollicitons au moins une salle d’attente pour ces personnes,» ajoute-t-elle.


Cette urgence sanitaire devrait interpeller les autorités sanitaires, car l’objectif premier de cet hôpital est de sauver des vies. Pour rappel, malgré ces lacunes, le pôle mère-enfant de Fomboni a enregistré en janvier dernier la naissance de triplés prématurés nés au bout de huit mois de grossesse.


Ces nouveau-nés ont été pris en charge avec succès à la maternité de l’hôpital de Mwali, après y avoir passé un peu plus d’un mois.
Une cérémonie a été organisée à cette occasion pour célébrer ce succès médical et encourager le personnel soignant de l’hôpital.

                                                     A. Housni

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