Docteur Papa Bénin se présente sur un panneau d’affichage, comme « naturothérapeute, tradipraticien ». L’homme qui dit être de nationalité béninoise, soignerait et guérirait « à base de plantes 100% naturelle (sic) », notamment, le diabète, la tension, les hémorroïdes, les rhumatismes, la faiblesse sexuelle, la paralysie, les règles douloureuses, etc. Son cabinet situé non loin de l’hôpital El-Maarouf, au nord de la capitale, serait très fréquenté par toutes sortes de malades en quête de guérison.

Pourtant docteur Papa Bénin aurait reçu, il y a plus de quatre mois « un rappel à l’ordre » de la part de l’inspecteur général de la santé, docteur Ridhoine Mohamed. Joint au téléphone le 25 juin dernier, il explique que le tradipraticien ne répondait pas aux conditions permettant d’exercer la profession de médecin aux Comores. «Nous l’avons reçu dans nos bureaux et lui avons dit qu’il ne pouvait pas continuer à exercer», a-t-il rembobiné. Pour pouvoir le faire, selon le code la santé en son article 182, il eut fallu, qu’il soit titulaire d’un diplôme d’Etat de docteur en médecine, de nationalité comorienne et qu’il soit inscrit au tableau de l’ordre national des médecins. Et pour ce qui est de la médecine traditionnelle, le code dispose que «nul ne peut l’exercer ni vendre des médicaments traditionnels s’il n’est agréé par le ministère de la Santé et inscrit sur une liste nationale d’aptitude».

Force est de constater que le rappel à l’ordre n’a pas fonctionné. L’inspection générale de la Santé aurait appris « ce lundi » que Papa Bénin poursuivrait ses consultations «en toute illégalité». Par ailleurs, le docteur Ridhoine Mohamed a indiqué que «nous rédigerons un rapport que nous remettrons à nos supérieurs hiérarchiques qui déciderons de la suite à donner à cette affaire comme le veut la procédure». Notre interlocuteur semble penser que le Béninois dispose « de soutiens solides » qui lui garantissent une totale impunité.