Après treize semaines de formation alliant théorie et pratique, vingt-deux professionnels de santé comoriens se sont vu remettre leur certificat d’épidémiologiste de terrain. La cérémonie de remise des certificats s’est déroulée vendredi dernier à l’hôtel Retaj de Moroni. Grâce à cette formation, les bénéficiaires sont désormais armés des compétences nécessaires pour mener des enquêtes, collecter des données et observer directement les situations pour mieux comprendre les dynamiques, ainsi que les risques de propagation. Il s’agit de la troisième cohorte comorienne à bénéficier de cette formation proposée par le réseau Sega - One Health de la Commission de l’océan indien (Coi), soutenue par l’Agence française de développement et l’Union européenne, et en collaboration avec l’École de médecine et de santé publique de l’Université des Comores.
Il faut rappeler que le réseau Sega- One Health est une plateforme régionale de coopération sanitaire de la Coi. Regroupant plus de 500 professionnels de santé des États membres de la Coi, il bénéficie du soutien de l’Agence française de développement (Afd) et de l’Union européenne. Dans son allocution, l’ambassadrice de la Coi, Fatima Alfeine, a rappelé que le premier Master en épidémiologie de terrain de la région sud-ouest de l’océan indien a été officiellement lancé en juillet 2024 et que parmi les apprenants de cette première cohorte, quatre comoriens se sont engagés dans cette formation approfondie de deux ans.
Maîtrise de la propagation
«Au-delà de cette célébration nationale, cette région compte désormais 227 épidémiologistes de terrain certifiés et prêts à être mobilisés en cas de crises sanitaires», s’est-elle réjouie, annonçant dans la foulée que dans les semaines à venir, deux autres fins de formation Fetp – Frontline, à Madagascar et aux Seychelles seront célébrées, et viendront renforcer le réseau régional d’épidémiologistes de terrain.Pour Nissiya Said Amady, infirmière diplômée d’État et à présent épidémiologiste de terrain certifiée : «La formation que nous venons de suivre nous permet de mieux répondre aux défis de santé publique auxquels nous sommes confrontés. Nous sommes convaincus que les connaissances et outils acquis contribueront non seulement à renforcer la prévention et la lutte contre les maladies à potentiel épidémique, mais aussi à améliorer notre capacité à faire face à tout problème de santé publique, qu’il s’agisse d’urgences sanitaires ou d’événements de moindre envergure». Ces épidémiologistes de terrain sont en première ligne face aux risques sanitaires. Cette année, quatorze épidémiologistes certifiés ont été déployés d’urgence face à l’épidémie de choléra, jouant un rôle essentiel dans l’investigation contribuant à la maîtrise de la propagation.