La Banque centrale des Comores (Bcc) a présenté le rapport annuel sur la situation économique et financière du pays au chef de l’Etat Azali Assoumani au cours d’une brève cérémonie organisée hier au palais de Beit-Salam. Le gouverneur Dr Younoussa Imani a étalé l’exercice de l’année dernière mais aussi les perspectives pour cette année 2022.“Pour cette année, ce que nous pouvons dire par rapport à la croissance économique, nous avons enregistré 2,2% et vous devez savoir que tous les pays ont pu améliorer leur situation au sortir de la crise liée à la Covid-19. Les Comores font partie de ces pays-là. Au niveau des échanges extérieurs, les importations et les exportations ont augmenté de 11%, et au niveau des finances publiques, les recettes de l’Etat ont augmenté ainsi que les dépenses qui ont aussi augmenté un peu plus que les recettes”, s’est félicité Dr Younoussa Imani.
“Augmenter notre production locale”
Au niveau des envois des fonds de la diaspora, le gouverneur de la Bcc évoque une forte augmentation en 2021. “Cette année encore, il faut s’attendre à une plus forte augmentation que l’année écoulée”, espère-t-il.Et de souligner que les envois de fonds et les avoirs extérieurs d’un pays constituent la richesse en termes de position extérieure et généralement cette richesse en termes de mois d’importations. “La situation que nous avons devant nous, nous permet d’importer pendant dix mois sans recevoir de devises extérieures”, se félicite-t-il, ajoutant “qu’au niveau des pays africains c’est cinq mois”.
Par rapport aux perspectives de l’année 2022, une année marquée, à l’instar des autres pays du monde, par une hausse des prix, le gouverneur de la Bcc déclare que c’est une situation suivie de près à la Banque centrale. “Nous avons une responsabilité de la stabilité monétaire et financière. La norme communautaire est de 3% et on est à 10% suivant les mesures d’aujourd’hui. L’origine, c’est l’augmentation du prix de l’énergie, des produits des denrées de première nécessité, que les Comoriens consomment le plus donc c’est une augmentation au niveau mondial dont les Comores ne sont pas épargnées”, a-t-il déclaré.
Quelles solutions nous envisageons à la Banque centrale ? Face à cette question, Dr Younoussa Imani dit avoir augmenté les taux d’intérêt comme dans l’ensemble des autres pays pour réduire la forte circulation monétaire car l’inflation c’est lorsque vous avez des produits insuffisants face à une circulation monétaire plus importante.
“Nous l’avons fait mais cela ne veut pas dire que c’est suffisant et ce que nous préconisons et avons demandé aux autorités, c’est qu’on puisse augmenter l’offre parce que la demande ou la consommation ne peut pas être contenue indéfiniment. Il faudrait trouver un moyen d’augmenter notre production locale mais aussi augmenter les stocks de nos produits de denrées de premières nécessités que nous importons. Certainement, la croissance va être moindre que ce qui est prévu parce que nous avions prévu 3,5% mais avec cette crise-là, on estime à 1,8% pour l’année 2022”, a-t-il prévenu.