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«Fragments», de Soeuf Elbadawi à Ntsaweni I Mettre à disposition les moyens de se questionner sur les Comores

«Fragments», de Soeuf Elbadawi à Ntsaweni I Mettre à disposition les moyens de se questionner sur les Comores

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Une trentaine d’élèves a pris part à l’atelier «Lecture du monde» sur «la nécessité de l’écriture et du questionnement autour de la mémoire archipélique»

 

A travers un atelier dit «Lecture du monde», l’homme de Culture, Soeuf Elbadawi, a présenté son œuvre, Fragments, à la bibliothèque de Ntsaweni dimanche dernier. Cette prestation s’articulait autour de «La nécessité de l’écriture, du questionnement autour de la mémoire archipélique».Alors que juste vingt-cinq élèves étaient sélectionnés pour suivre l’atelier après avoir lu le livre, c’est, finalement, bien plus qui ont pris part à la séance organisée de 10h à 20h. Les élèves devaient expliquer ce qu’ils ont retenu des sept entretiens qui composent le nouvel ouvrage.


En sa qualité de poète, dramaturge, chanteur, photographe, metteur en scène, Soeuf Elbabawi amène les participants à s’interroger sur l’expérience coloniale, à commencer par l’histoire des mercenaires de Denard, sur l’indépendance encore inachevée des Comores, mais aussi sur le nom qui aurait été donné à ce pays par la France : «Comoriens, comme-rien. Nos maîtres les plus récents, nous renvoient ainsi à l’article de la mort», soutient l’auteur.Si l’ouvrage, Soeuf Elbadawi fragments I 2003-2023, vise à inciter à s’interroger sur la mémoire et le destin de cet archipel, alors ce fut un pari réussi à Ntsaweni. Des élèves se sont basés sur les réponses données dans les entretiens de l’ouvrage et ont posé des questions sur l’»ancien» pays colonial, la France, et son influence sur leur pays.

«Se libérer»

Pour Samira, on ne peut être crédible quand on dénonce du «racisme anti-noir» à un moment où, entre Comoriens, il y a de la discrimination entre citoyens des différentes îles. «Tous les citoyens des îles s’appelaient Wamasiwa avant que le colon ne décide de nous diviser avec l’appellation de Moheli, Grand-Comores, Anjouan et Mayotte», devait réagir Soeuf ElBadawi.«J’ai retenu beaucoup de cet atelier notamment de nouveaux mots comoriens tels que Shungu. J’ai aussi pris conscience de l’urgence pour les Comoriens de s’unir et de mettre un terme aux querelles séparatistes. Il est temps de se sortir des comportements et des agissements que nous avons hérités du colon. Nous devons nous libèrer psychologiquement pour espérer prendre notre destin en main. Dans Fragments, il est question de Culture, de politique voire de musique comme moyens d’intéresser encore plus de monde aux questions archipeliques», a résumé l’étudiant, Saleh Mohamed.


D’autres participants ont mis l’accent sur la question de l’indépendance loin d’être entièrement acquise dans plusieurs aspects notamment, la question de Mayotte et ses milliers de morts dans le bras de mer entre Ndzuani et Mayotte. Une élève est allée jusqu’à se demander si un jour Mayotte sortira de l’emprise coloniale «pourtant condamnée par plusieurs résolutions des Nations unies».«Pour qu’une chose change, il faut vouloir le faire. Un jour les gens vont en avoir marre et cela va changer. Et cela commence à bouger petit à petit», s’est dit convaincu Soeuf Elbadawi.

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