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Art et culture : Boléro enchaîne les spectacles de rue à Mwali

Art et culture : Boléro enchaîne les spectacles de rue à Mwali

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La deuxième édition du «Spectacle de la rue», aussi appelé « l’art de la rue», s’est tenue dans la soirée du samedi 5 avril sur le parking de Salamani, face à l’entrée du Centre hospitalier régional de Fomboni. Animé en live par l’artiste Ali Madi Boléro, connu sous le nom de scène de «Boléro », avec le soutien de son collègue Philippe Robert arrivé de France, ce programme vise à divertir la population de Mwali à travers la musique.


«J’ai remarqué qu’aux Comores, et plus particulièrement à Mwali, les spectacles gratuits en plein air sont rares. Pour moi, il est temps de changer cela. Après la prière du soir, les gens n’ont souvent rien pour se divertir. Beaucoup dorment avec des pensées lourdes et se réveillent le lendemain avec les mêmes soucis. C’est dangereux, et cela contribue à la montée des accidents vasculaires cérébraux dans l’île. Avec ma guitare, j’arrive à offrir un sourire à mes compatriotes, et c’est mon objectif», explique l’artiste, qui reste optimiste quant à son projet. «Cette activité permet au public de découvrir mes chansons. Mais elle contribue aussi à valoriser notre culture. Lors de la première édition, déjà organisée à Salamani, il y avait moins de monde. Aujourd’hui, on constate un réel engouement. Petit à petit, les Mohéliens s’habituent à ce genre d’événement», poursuit-il.

La production de son deuxième album

En dehors de son métier d’enseignant à l’école primaire et à l’Alliance française de Fomboni, Boléro est un auteur-compositeur qui travaille en solo depuis plusieurs années. Il s’inspire du style folk et aborde des thèmes liés à la culture comorienne comme le chitété, ainsi que des sujets éducatifs ou environnementaux. Sa chanson «Ma mère» évoque la qualité de l’éducation aux Comores, tandis que «Les enfants mohéliens» parle de l’importance de la protection de l’environnement marin. Ce dernier morceau a particulièrement ému le public lors du spectacle. « Organiser ce type d’événement demande des moyens. Souvent, j’investis mon salaire d’enseignant dans la musique, juste pour faire sourire mes frères et sœurs. Mais parfois, des volontaires m’accompagnent», confie-t-il.

L’artiste affirme avoir été honoré par Radio France Internationale (Rfi) grâce à son art, et a vécu plusieurs années en France. En 2008, il y a sorti son premier album intitulé «Chitété», composé de 11 titres dont la chanson «Walama», qui retrace l’histoire de Mwali. Après plus de dix années passées en Hexagone, Boléro est rentré aux Comores pour entamer la production de son deuxième album, «Petite Tortue». Cette œuvre regroupe vingt chansons, parmi lesquelles «Ma terre», «Le samedi», «Fille du quartier» et Petite Tortue», son titre phare. L’artiste encourage la jeunesse à ne pas rester les bras croisés : «Chacun doit apporter sa pierre pour bâtir ensemble notre nation », suggère-t-il.

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