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Sauvegarde des traditions I Un programme pour promouvoir les arts martiaux traditionnels aux Comores

Sauvegarde des traditions I Un programme pour promouvoir les arts martiaux traditionnels aux Comores

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Un projet soutenu par l’Union européenne vise à codifier le Murenge et à l’intégrer dans les écoles. L’objectif est de préserver ainsi les traditions guerrières comoriennes.

 

Des représentants du Cndrs (Centre national de documentation et de recherches scientifiques) ont organisé une séance de sensibilisation axée sur la connaissance, la transmission et la valorisation des arts martiaux traditionnels, notamment le murenge, à Fumbuni le samedi 10 février dernier. L’objectif de cette initiative est de faire du combat traditionnel une discipline à part entière, voire un métier.


La séance a été inaugurée par Houssnali Attoy, maire de la commune d’Itsahidi, qui a tenu à remercier les participants de leur présence tout en souhaitant la bienvenue aux membres de Cndrs. Il a énuméré les avantages de ces combats traditionnels, notamment l’esprit des guerriers et le respect mutuel qui caractérisaient les temps anciens.

Pour lui, c’est une belle opportunité pour la ville de préserver ses valeurs culturelles, et il a invité la jeunesse à s’intéresser davantage à la culture et au patrimoine des Comores, car «ils sont des trésors à transmettre de génération en génération».

Le professeur d’histoire-géographie, Moussa Saïd, a rappelé que ce programme est financé par l’Union européenne et vise à valoriser le patrimoine commun des arts martiaux traditionnels des pays de l’Océan indien.

Exprimé sa satisfaction

Il a fait savoir que ce combat traditionnel, connu sous le nom de nyandu, existait déjà à Ngazidja depuis le 5ème siècle, instauré par les Bantus de Mozambique. Ce rituel se déroulait principalement lors des grands festins ou lorsque les chefs de guerre des différentes générations de guerriers souhaitaient obtenir un grade supérieur.

Selon la tradition, pour accéder à ce grade, le prétendant devait non seulement manger une chèvre entière mais également affronter un guerrier de l’assemblée, pour devenir ainsi le musadaka dju ya djumbe, c’est-à-dire le chef des guerriers.


Moussa Saïd a également révélé que ce combat traditionnel avait évolué au 19ème siècle avec l’arrivée des colons français, devenant aujourd’hui le murenge. Il se déroule notamment pendant le mois de ramadan et peut parfois devenir violent, étant une source de conflits et de règlements de comptes, notamment à Mayotte.

Selon le professeur, ce programme vise à codifier ce sport en évitant les coups dangereux, afin de l’établir comme une discipline sportive dans les établissements scolaires, comme c’est déjà le cas dans certaines écoles françaises.

Il envisage même de faire du combat un métier en offrant des récompenses et des distinctions aux meilleurs lors de futures compétitions. En conclusion de cette séance, le Professeur Ahmed Soudjay Simba a exprimé sa satisfaction et sa fierté de voir sa ville être la première bénéficiaire de ce programme.

Il a dit compter énormément sur la jeunesse pour concrétiser ce projet, qui inclut l’ouverture d’un centre de formation dédié à ce sport à Fumbuni.

                                  Par Said Toihir

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