Le gouvernorat de Ngazidja a célébré la Journée internationale de la femme hier 8 mars au tour de diverses activités à Moroni. L’ambiance a été à son comble, Stade Ajao, avec une foire artisanale, des démonstrations d’arts martiaux, des dépistages et distribution de moustiquaires exclusivement aux femmes.De bon matin, les artisans de la place ont envahi les lieux et installé leurs produits. Contrairement à de précédentes foires où les artisans n’avaient pas le sourire à cause du peu de ventes, cette fois-ci beaucoup avouent avoir fait de bonnes affaires. Prévue pour deux jours, les artisans «se feront un plaisir» de revenir le lendemain pour une exposition qui a pour thème, valoriser la femme.
Besoin d’une «Journée» pour admettre le rôle de la femme?
«Je suis navré de constater qu’on a besoin d’une petite journée pour rappeler à notre société que la femme existe et qu’elle a des droits et que plusieurs articles dans des stands ne parlent pas de la femme. Pourquoi ne pas exposer des créations dédiées exclusivement à la femme? Ça me parait incompréhensible», a déclaré la visiteuse, Nasra Hassani. Les visiteurs ont eu l’embarras du choix entre produits cosmétiques, peintures, modes et accessoires ou encore gastronomie comorienne, le tout dans une ambiance festive. Ici, le Made in Comores a, manifestement, eu son mot à dire avec des produits hygiéniques de fabrication locale, des produits agricoles conservés, des gâteaux à base de manioc et de fruit à pain et bien d’autres. «Pour cette nouvelle édition, les clients mettent la main dans la poche. Nous ne sommes pas dans ces expositions où les visiteurs viennent faire l’éloge des créations et partent sans avoir rien acheté. Je vais revenir demain dans l’espoir de vendre encore plus», a assuré une vendeuse de produits de beauté.
Le gouvernorat, pour sa part, entend se conformer au thème de l’évènement à savoir «Pour un monde inclusif, innovation et technologie pour l’égalité des sexes». Des visiteurs ont, toutefois, regretté qu’on ait pas pensé à mettre en place des ateliers d’apprentissage qui auraient permis, selon eux, à ces jeunes femmes artisans, artistes et entrepreneures qui ont pris d’assaut le Stade Ajao de mieux s’approprier l’outil technologique, ne serait-ce que pour faciliter leur travail».
«Le thème de cette année, «pour un monde inclusif, innovation et technologie pour l’égalité des sexes», ne saura résoudre la fracture numérique entre les deux sexes si des efforts ne sont pas fournis pour lutter contre l’abandon scolaire des jeunes filles, leur déscolarisation et les mariages précoces. Maitriser et s’approprier cet outil que sont les nouvelles technologies de l’information et de la communication nécessitent un minimum de connaissances et d’apprentissage», avait, à ce propos, soutenu la gouverneure de l’île de Ngazidja dans l’allocution qu’elle a prononcée à l’occasion de cette célébration de la Journée internationale des droits de la femme.
