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Interview-Musique I Le Grand Diblo : « Je fais du rap comorien en suivant la tendance avec le trap »

Interview-Musique I Le Grand Diblo : « Je fais du rap comorien en suivant la tendance avec le trap »

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Connu sous le nom de Le Grand Diblo aka LGD, le rappeur comorien, de son vrai nom Idrisse Daroueche, marque et gagne les esprits du grand public comorien de France et des Comores depuis la sortie de son album « Riziki » en 2022. Dans cette interview, il nous raconte son parcours artistique, ses inspirations et ses projets d’avenir.

 

Bonjour. Comment peut-on résumer votre parcours artistique ?

Bonjour, je tiens d’abord à vous remercier pour l’importance que vous accordez aux artistes comoriens, car cela nous permet d’avancer énormément dans la valorisation de nos talents en tant qu’artistes. En ce qui concerne mon parcours, j’ai commencé la musique à l’âge de 5 ans quand j’allais à l’école coranique à Fumbuni, où je suis né. Ensuite, j’ai partagé ma passion et mon apprentissage avec Black Dance, un groupe de danse hip-hop et de danse africaine.

Au fil des années, mon envie d’écrire et de valoriser la culture comorienne m’a poussé à faire du rap comorien. En 2016, influencé par les rappeurs français Ninho et comorien AST, j’ai également rencontré l’artiste 22 William’s, qui m’a fait côtoyer le beatmaker et producteur Chriss avec qui j’ai présenté mes premiers textes de rap comorien. Par la suite, je me suis retrouvé en Île-de-France après avoir obtenu mon master en mathématiques au Sénégal. Je continue à développer ma musique tout en exerçant le métier de professeur de mathématiques.

Pouvez-vous nous parler de l’inspiration derrière votre album « Riziki » sorti en 2022 ?

L’inspiration m’est venue de mon vécu personnel. En tant qu’enfant qui n’a pas eu la chance d’être élevé par ses parents, j’ai subi le mal-être social des gens qui me rejetaient ici et là-bas. Mais le destin avait d’autres plans pour moi, et j’ai fini par suivre la voie qui m’a été tracée avec un esprit d’acier. D’où l’idée de créer et transcrire le destin « Riziki » à travers ma musique.

Comment décririez-vous votre style musical et en quoi cet album le représente-t-il ?

Je fais du rap comorien en suivant la tendance avec le trap (mélange de rap et de musique électronique), comme tant d’artistes internationaux le font. Cependant, c’est du rap avec des mélodies particulièrement comoriennes.

Y a-t-il un message particulier que vous avez voulu transmettre à travers cet album ?

Mon message consiste à inciter les jeunes à croire en leur potentiel, à tracer leur avenir avec détermination. Aujourd’hui, je suis heureux de constater qu’après bientôt deux ans depuis la sortie de mon album, je reçois toujours des messages de la part de mes fans qui témoignent de leur satisfaction en écoutant ma musique. Certains la considèrent même comme une forme de thérapie.

Quels ont été les défis que vous avez rencontrés lors de la création de cet album ?

Je pense que le défi pour moi était de me retrouver parmi les grands rappeurs comoriens alors que je venais tout juste de me lancer en sortant l’album « Riziki ». C’est une immense fierté pour moi d’être parmi les ambassadeurs qui font la promotion de la culture comorienne à la tendance actuelle.

Vous sentez-vous être un artiste engagé ?

Effectivement, dans la mesure où je cherche à influencer les jeunes à croire en leur capacité et en leur passion. De plus, j’ai dénoncé à travers le titre « Maman Nambiye » les mauvaises pratiques des jeunes perdus dans l’ivresse, ou encore dans la chanson « Kedjayiva » qui dénonce également la pédophilie. Ce sont des enjeux sociaux qui rongent l’évolution de notre pays.

Quel regard avez-vous par rapport à la musique comorienne ?

Je pense qu’il y a une évolution significative par rapport aux années précédentes. C’est-à-dire que la plupart des jeunes artistes passent de l’amateurisme vers le professionnalisme. En plus, on se retrouve sur presque toutes les plateformes légales, payantes et non payantes comme Audiomack, Napster, Spotify, etc.

Quels sont vos projets futurs en tant qu’artiste ?

Actuellement, je suis en tournée ici aux Comores pour la promotion de mon album et je travaille avec des artistes locaux en organisant des concerts. Je profite de cette occasion pour inviter mes fans à un méga concert qui se tiendra à Fumbuni ce samedi 20. Également, je suis en phase préparatoire de mon prochain album.

Said Toihir

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