1. Les centres éducatifs, culturels et Clac semblent avoir perdu de leur attrait en matière d’animation et éducation. Quels sont les causes de cette situation selon vous?
On peut tenter de trouver un début de réponse. Aujourd’hui tout le monde se focalise sur les travers de l’homme politique et la société n’a d’yeux que pour le anda.
On se désintéresse du devenir de l’enfant et de la jeunesse et on accorde peu d’intérêt aux centres culturels et éducatifs. Certains d’entre eux ont été transformés en lieux de réunions politiques et autres. Dans ce cas, il vaut mieux en faire des magasins.
Je suis prêt à me retrousser les manches pour accompagner pour que la Culture, notamment nos jeux traditionnels, puissent revivre et contribuer à l’épanouissement de l’enfant. Revaloriser le travail de personnalités comme Fundi Damir Ben Ali et celui du Cndrs pour mieux armer nos centres éducatifs et culturels.
2. Quelles politiques faut-il mettre en place alors?
Il ne faut pas avoir fait l’Ena pour trouver la solution. Il faut mettre fin au bénévolat sans pour autant avoir à disposer de grands moyens. Si on parvient à trouver un financement de l’Etat ou autre, cela permettrait au jeune exerçant dans un centre de redoubler d’effort au profit du bienêtre des enfants et de ne jamais penser, contrairement à ce qui se passe actuellement, à abandonner.Autour des centres, il y’a souvent des terrains cultivables, pourquoi ne pas y développer des activités lucratives qui peuvent facilement financer l’achat des petits équipements nécessaires au fonctionnement des centres? Nous pouvons initier ces enfants au travail de la terre et arrêter de dire que l’agriculture c’est uniquement pour les agriculteurs. Savez-vous, par exemple, qu’à travers des activités de ce genre peuvent naître des agronomes?
3. Pendant un mois, quinze jeunes animateurs ont pris part à votre formation sur les métiers d’animation. Pensez-vous qu’ils sont capables de redresser la situation?
Ces jeunes ont les mêmes capacités que ceux qui sont formés en France où je travaille actuellement. Si je les avais eus en formation à Brest, ils allaient facilement décrocher le Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur en accueils collectifs. On ne demande pas à un animateur d’inventer la poudre, mais de garantir la sécurité physique, affective et morale de l’enfant en particulier. Je suis persuadé que les jeunes que j’ai eus en formation au centre Toimaya Ya maoudou d’Ikoni peuvent tout à fait efficacement prendre en charge les centres.
Aujourd’hui, le souci est de savoir qui va financer leur temps de travail. Si nous ne voulons pas que ces jeunes s’orientent vers autres choses, il faut leur redonner confiance. Je le répète encore, nous avons fait le plus dure à savoir la construction de ces centres, il nous reste à y mettre du contenu.Sur la question du devenir des enfants, nous devons nous ressaisir, d’abord au niveau de nos quartiers avant de poser la question à l’Etat. C’est l’Américain, John Fitzgerald Kennedy, qui disait : «ne te demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande toi ce que tu peux faire pour ton pays».