C’est sur le thème de «Résister» que le théologien, Mohamed Bajrafil, a tenu sa conférence hier 20 novembre à l’Université des Comores dans le cadre de la 6e édition du Festival des arts contemporains des Comores (Facc). Les étudiants de l’Ecole de médecine ont suivi l’imam dans un silence religieux et accordé une attention particulière à chaque parole sortie de la bouche de cet intellectuel d’une grande modestie qui a basé son intervention sur des ouvrages, des penseurs et des chercheurs qui ont été plutôt bien appréciés par son auditoire. Pour lui, «résister» constituerait le «fondement même» de la vie, et n’est pas un être humain digne de ce qualificatif celui qui est dépourvu de résistance.
«Il faut d’abord résister à soi-même avant toute autre chose. La première des choses auxquelles il nous ait appelés à résister, c’est de nos désirs et de nos envies. Alors, le plus grand des combats est de résister aux tentations qui peuvent conduire à la perte. Résister permet de savoir qui nous sommes et de quoi nous sommes capables. En résistant, nous devenons libres. Je résiste, donc je suis. Si vous ne résistezpas, vous devenez un animal», devait résumer, absolument convaincu, cet ambassadeur des Comores à l’Unesco
Par rapport à ses réflexions que certains pourraient être tentés de prendre pour vérité absolue, le conférencier a, toutefois, invité les étudiants à passer ses propos au crible avant de s’aligner car il n’a «pas forcément raison dans tout». Une marque de sagesse saluée par toutes et tous. Le théologien a étendu son sens de la «résistance» en abordant la question des Droits de la femme. Se basant sur un verset du Coran, il a soutenu que la femme «n’a pas attendu qu’on lui octroie sa liberté, mais se l’est arrachée» et a appelé les étudiantes à faire de même : «n’attendez pas tout de l’homme car comme dit l’adage, on n’est jamais mieux servi que par soi-même».
«Cette conférence m’a ouvert l’esprit. Le conférencier m’a paru très persuasif surtout quand il nous incite à voir la vie d’une autre manière et à nous prendre en charge et à résister à la tentation d’attendre tout de l’autre. J’ai compris que résister constitue le fondement même de notre vie. Cela nous évite d’entacher notre personnalité qui doit être exemplaire en tant que futures parents et dirigeants du pays. Résister est la clé de la réussite», a apprécié l’étudiante en L1 de Msp, Nourfati Ahmed. Dans sa conclusion Mohamed Bajrafil a tenu, cependant, à «rappeler» que pour espérer pouvoir réussir dans sa résistance, il fallait «nécessairement, apprendre et se doter d’un maximum de connaissances».
Mba
