Le lundi 19 juin, tôt le matin, un réseau de trafic de carburant a été démantelé à la centrale d’Itsambuni. Plusieurs personnes sont soupçonnées d’être impliquées dans cette série de vols hebdomadaires. Cette fois-ci, trois voitures ont été prises en flagrant délit, transportant chacune 75 jerricans de vingt litres. Selon l’avocat de la Société nationale de l’électricité (Sonelec), Idrisse Saadi, trois employés de la société d’État et quatre autres individus externes sont impliqués dans le vol de trois mille litres de gasoil chaque semaine.
Il précise que ce groupe présumé, comprenant un employé infiltré, a été appréhendé hier par les autorités, tandis que six autres sont en fuite.
Ils mènent leurs activités de trafic de 1 500 litres de gasoil deux fois par semaine. «Tout a commencé lorsque certains responsables ont remarqué une consommation excessive de carburant au niveau des groupes installés à la centrale d’Itsambuni depuis le mois de février. Il s’est avéré que cette consommation anormale était uniquement observée lorsque le groupe de rotation spécifique était en service à la centrale. C’est pourquoi nous sommes intervenus à 3 heures du matin pour enquêter», a-t-il expliqué.
Arriver au bout de rien
Concernant le mode opératoire, l’avocat de la société d’État indique qu’une partie de ces sept personnes a ouvert une vanne sur le tuyau reliant le réservoir de stockage à un groupe électrogène en marche à Itsambuni 1. «En parallèle, une autre partie du groupe a perforé un tuyau à Itsambuni 2. Nous avons découvert une rangée d’environ vingt jerricans qui servaient à remplir les bidons laissés dans les voitures. Un tuyau débranché restait ouvert, ce qui a entraîné une perte de centaines de litres de gasoil au sol», a-t-il précisé, promettant qu’une enquête judiciaire est en cours pour révéler tous les détails et retrouver les autres personnes en fuite. Malgré l’ouverture de l’enquête, Me Idrisse Saadi déplore la récurrence des actes de vol qui causent des préjudices à la Sonelec, ainsi que le fait que ces enquêtes n’aboutissent jamais. « Il ne suffit pas de simplement ouvrir une enquête. Il est essentiel que les responsables réparent ces dommages.Malheureusement, à ce jour, toutes les personnes impliquées dans ces actes récents sont en liberté, car nous n’avons jamais réussi à obtenir de convocation pour une audience. C’est pourquoi chaque agent n’a aucune crainte, malgré le renforcement de la sécurité grâce à la surveillance par caméras et aux équipes de rotation. Ces actes ne sont pas pris en charge, et le licenciement ne suffit pas. Il serait préférable, pour les biens volés appartenant à l’État, que le juge d’instruction convoque une audience à l’issue de l’enquête», a longuement expliqué l’avocat.
Les actes de vandalisme deviennent de plus en plus fréquents au sein de cette société d’État. Il y a moins d’un an, une quantité de carburant estimée à 11 000 litres a été volée à la centrale de Vwadju. Un vol de 3 000 litres a également été découvert à la microcentrale de Mitsamihuli. En août 2020, un bus rempli de bidons a été intercepté alors qu’il vidait le camion-citerne de la Sonelec, à proximité de l’aéroport.
