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Violences et insécurité dans le pays I Notables et ulémas interpellent le gouvernement et la justice

Violences et insécurité dans le pays I Notables et ulémas interpellent le gouvernement et la justice

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Les trois lignages (Wegna Mdombozi, Wegna Tswa Pirussa et Wegna Fwambaya), à l’origine de ce grand rassemblement, ont demandé à la justice et aux autorités gouvernementales de prendre des mesures plus strictes pour limiter, voire éradiquer, les actes atroces qui se multiplient dans la société comorienne.

 

Ils sont venus des quatre coins de Ngazidja. Les notables et les ulémas ont choisi l’hôtel Retaj, le samedi 28 septembre, pour se faire entendre. Leur message s’adressait exclusivement au gouvernement et à la justice.
Les notables ont exprimé leur volonté de dénoncer toute forme d’agressions, en particulier les meurtres enregistrés ces dernières semaines. Parmi ceux-ci, ils ont mentionné le meurtre d’un jeune de Kwambani lors d’une soirée dansante traditionnelle, celui d’un jeune de Hantsambu, ainsi qu’un autre dans la région de Mbadjini, tous survenus en l’espace de deux semaines à Ngazidja. Ils ont également saisi l’occasion pour condamner la tentative d’agression contre le chef de l’État, le 13 septembre dernier. Selon eux, un climat d’insécurité s’est déjà installé sur le territoire national. À cet effet, ils ont exhorté le gouvernement et la justice à réagir rapidement pour trouver une solution.

Retour du «gungu»

En présence du gouverneur de Ngazidja, du directeur de cabinet de la présidence ainsi que du secrétaire général adjoint du gouvernement, les notables ont délivré un message fort. Ils ont exigé des autorités gouvernementales la mise en place de mesures plus sévères pour freiner ou « éliminer définitivement ces actes répréhensibles qui gangrènent la société comorienne ». Ils ont également pointé du doigt la justice, qu’ils ont jugé « trop clémente ». Le notable Mohamed Ibrahim a insisté sur la nécessité d’une plus grande responsabilité au sein de l’appareil judiciaire. « Si la justice ne fait pas correctement son travail, chacun se permettra de commettre des actes graves qui nuisent à la société», a-t-il déclaré.


Le notable Mohamed Ahamada, quant à lui, a plaidé pour la réintroduction des sanctions coutumières dans les différentes localités. « Nous exigeons le retour du gungu dans nos villes et villages pour ceux qui se rendraient coupables de vols ou d’agressions sexuelles », a-t-il dit. Le gungu est une pratique traditionnelle consistant à humilier publiquement un délinquant à travers des chants et des cris de réprobation, orchestrés par une assemblée populaire.


Se disant apolitiques, les notables et les ulémas ont prévu dans les prochains jours d’inviter les membres de l’opposition ainsi que la société civile à des échanges dans le même esprit. « Nous ne sommes pas ici pour faire de la politique. Depuis plusieurs mois, nous œuvrons pour éradiquer la violence et instaurer un climat de paix et de sécurité dans notre pays. Ce pays, autrefois stable, est en train de basculer dans une violence inquiétante, et cela est déplorable. Les vols, les agressions physiques et sexuelles, ainsi que les meurtres gagnent du terrain. Il est de notre devoir d’agir pour mettre un terme à cette situation. Et pour y parvenir, nous avons besoin du soutien du gouvernement et de la justice », ont-ils affirmé.

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