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Vie courante : la flambée des prix se poursuit à Ndzuani

Vie courante : la flambée des prix se poursuit à Ndzuani

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À Mutsamudu, la capitale de Ndzuani, la hausse des prix des denrée alimentaires met à rude épreuve les ménages.

 

Selon la Banque centrale des Comores (Bcc), le taux d’inflation aux Comores est passé de 9% en 2022 à 12% en 2023. La banque des banques a prévu, pour cette année 2024, une maîtrise de cette flambée des prix, en projetant une baisse jusqu’à 3%. Mais à Ndzuani, la réalité vécue par la population semble défier ces chiffres.Il est 10 heures au marché de Hampanga à Mutsamudu, ce dimanche 7 juillet. L’ambiance est animée par les vendeurs et les commerçants, et le bruit des automobilistes résonne dans tout le marché. Accompagnée de sa fille, Hadidjat Abdou, une mère au foyer, tient un sachet noir à la main.

 

Elles viennent de terminer leurs achats pour un total de 12 000 francs. «Tout est devenu très cher», réagit la mère de famille, qui résume ainsi la réalité difficile à laquelle font face de nombreux foyers du chef-lieu, et sans doute du reste de l’île. Pour les ménages comme le sien, «cela signifie jongler avec un budget serré pour s’assurer que chaque franc dépensé compte».

Les prix pratiqués au marché de Mutsamudu

Hadidjat Abdou explique comment sa famille doit réduire sa consommation de certains aliments. «Les prix ne cessent d’augmenter, et nous devons nous adapter. Nous avons dû réduire notre consommation de certains aliments, comme la viande fraîche, le poisson corallien ou la banane. Très souvent, on se contente du riz ordinaire, quand on arrive à s’en procurer. Ce qui est souvent abordable, c’est le fruit à pain, mais en ce moment, ce n’est pas la saison», confie-t-elle.


Pour nous donner une idée du niveau élevé de la vie sur place, notre interlocutrice précise les prix pratiqués au marché de Mutsamudu. «Pour vous donner une idée, le piment s’achète à 4 000 francs le kilo, le manioc et la patate douce à 1 000 francs, non pas par kilo, mais par tas. Le kilo d’oignon est à 1 500 francs et l’ail à 2 500 francs. Le kilo de thon rouge est à 2 500 francs, la viande fraîche à 4 000 francs et le poisson corallien à 3 000 francs par kilogramme. Les fruits et légumes frais, tels que les bananes et les citrons, autrefois abordables, sont maintenant des luxes occasionnels», explique Hadidjat. Vus de Moroni, la capitale, ces prix sont peut-être normaux.


Mais à Ndzuani, les gens payaient beaucoup moins cher ces produits il n’y a pas si longtemps.
Au même marché, un père de famille venu acheter des haricots blancs, des tomates et des oignons, se plaint de la situation. «Que veux-tu que je te dise ? Je gagne un salaire fixe, mais les dépenses augmentent chaque mois. On n’arrive à rien acheter, que ce soit au niveau de l’alimentation ou des habits. Je suis dépassé», réagit-il.


Marie, une vendeuse de légumes, partage son ressenti et explique, selon elle, les causes de l’inflation. «Les clients se plaignent constamment des prix des produits. Moi-même, je trouve qu’il est difficile de faire des bénéfices sans augmenter les prix. Le coût du transport et des produits a grimpé, ce qui nous pousse à vendre plus cher. Nous aussi, nous avons des achats à faire et des enfants à nourrir», argumente-t-elle.

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