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Vie chère I Un ramadhwani qui s’annonce «coûteu» à Ndzuani

Vie chère I Un ramadhwani qui s’annonce «coûteu» à Ndzuani

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Les prix des denrées de base ont explosé au grand dam des consommateurs. Riz, patates, bananes, taros... Le citoyen est contraint de débourser des sommes importantes pour pouvoir se nourrir. A Ndzuani, l’anarchie des prix est totale faute d’un dispositif de contrôle et de répression. Les opérations de décente dans les marchés n’ont pas eu lieu malgré les promesses des autorités.

 

Le ramadhwani n’est qu’à une semaine, et à Ndzuani beaucoup se demandent déjà si ce ne sera pas le jeûne le plus coûteux de leur vie. «Comment fera-t-on pour manger correctement tous les soirs dans ce contexte où les prix grimpent chaque jour ? On mangera peut-être des pattes… Mais mes enfants, eux, n’aiment manger que de la banane. Mais que faire, alors que leur écolage a doublé en quelques mois?», se lamente une mère de famille, rencontrée ce mercredi dans son épicerie du quartier Mkiri-wa-djimwa, dans la médina de Mutsamudu.


Un rapide tour dans les magasins et marchés de la préfecture de Mutsamudu suffit à prendre la mesure de la situation. A Hamshako, juste à l’entrée de Mirontsy, voici un marché occasionnel de légumes, de fruits et de tubercules, tenu par des femmes. Nous sommes le mardi 14 mars à 14 heures, l’heure où les fonctionnaires travaillant dans le chef-lieu de l’île achèvent de faire leurs emplettes avant de se rendre à la gare. «Et le tas de bananes, c’est combien?», demande un client. «2 000 francs celui-ci, 3 000 celui-là», indique la marchande. «3 000 ! On en est déjà là!», s’exclame le client. «Et tu n’as encore rien vu! Ce n’est que la corde»! Rétorque la femme, un véritable pince-sans-rire.

Les consommateurs suivent la tendance

Manger est en effet devenu très coûteux à Ndzuani : un kilo de patates douces importées de Madagascar, jadis vendu 300 francs, vaut actuellement 1 000 francs. Le kilo de taros, c’est 2 000 francs, soit une hausse de presque 200 % ! Le prix du riz a également été revu à la hausse par une simple note de la direction régionale de l’office national d’importation et de commercialisation du riz (Onicor). Le sac de 25 kg s’obtient désormais à 11 000 francs au lieu de 9 400 francs. Et tout ceci se passe dans une ambiance bonne enfant : les consommateurs suivent la tendance, au point de faire croire que la situation arrange tout le monde.


«Vous savez, la loi peut être bonne, mais l’on peut ne pas l’appliquer si elle n’arrange pas la personne qui devait en tirer profit. Des grilles tarifaires sont arrêtées par le gouvernement en période de ramadhwani ou de difficultés, mais l’expérience montre que la population elle-même n’y adhère pas, elle n’aide pas le gouvernement… nous ne pouvons pas poster un soldat devant chaque boutique ! Le citoyen doit soutenir les mesures du gouvernement, quitte même à ne pas acheter [le produit vendu au-delà des tarifs fixés]», a déclaré ce mercredi Ahmed Zaki, directeur du commerce de l’île.


Alors qu’à Ngazidja, plusieurs commerces ont été fermés pour n’avoir pas respecté le dernier arrêté du ministère de l’Economie fixant les prix des denrées fréquemment utilisées, à Ndzuani la balle semble donc être renvoyée dans le camp du consommateur lui-même, qui doit, si l’on en croit Zaki, ou dénoncer le commerçant véreux, ou boycotter ses articles. Pourtant, le 26 février dernier, le ministre de l’Economie, Ahmed Ali Bazi, en visite dans l’île, a promis «une descente sur le terrain des forces de l’ordre et du service de contrôle des prix dans les jours à venir». Une descente qui n’a toujours pas eu lieu.

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