Le passage du cyclone «Chido» a fait, jusqu’à hier dimanche à 19h, un total de «onze décès», des dizaines de blessés et des dégâts matériels importants sur l’ensemble de l’archipel. Les pertes humaines sont enregistrées à Mayotte, selon un triste décompte relayé par les médias locaux. La menace du cyclone est toutefois «écartée» au niveau des quatre îles après trois jours d’effroyables angoisses surtout à Mayotte.

Ce territoire comorien occupé par la France a subi de plein fouet le cataclysme tout au long de la journée du samedi 13 décembre. Le chef de l’Etat a exprimé sa sympathie et sa solidarité envers les habitants de Mayotte, île fortement impactée par le cyclone. «Nos frères de Mayotte peuvent compter sur notre soutien total dans ce moment difficile qu’il traverse. Nous sommes prêts à les soutenir physiquement, moralement et financièrement», a-t-il assuré. L’île a ainsi connu «un samedi noir» avec des destructions importantes enregistrées dans de nombreuses localités.

L’aéroport de Pamandzi a été sérieusement touché tout comme d’autres infrastructures civiles. Des quartiers entiers ont été rasés. Des dizaines de personnes sont actuellement sans abris propres et sont pris en charge dans 71 centres d’hébergement d’urgence. À Moroni, la Direction générale de la sécurité civile (Dgsc) a tenu une réunion hier dimanche pour revenir sur la situation actuelle concernant le cyclone Chido en présence du chef de l’Etat, Azali Assoumani.

La Dgsc a communiqué sur les dégâts matériels enregistrés, notamment à Ndzuani. L’on dénombre plusieurs maisons détruites et des végétations endommagées mais contrairement à Mayotte, les trois autres îles n’ont pas enregistré de pertes humaines. «Même si nous considérons que le pire est derrière nous, ce n’est pas une raison de nous reposer mais au contraire, nos équipes restent en alerte durant toute la journée», a prévenu le colonel Abdallah Rafick.

Devant le gouverneur de l’île de Ngazidja, du ministre de l’Intérieur, du directeur de cabinet en charge de la Défense ou encore du directeur général de la police, le chef de l’Etat a invité toutes les équipes à collaborer ensemble avec les communautés, les chefs de village et des quartiers pour contrôler et maitriser la situation. « Nous espérons que le mal est passé et que nous allons pouvoir reprendre notre train de vie habituelle », a déclaré Azali Assoumani, invitant tous les citoyens à reprendre leurs activités et aux élèves de regagner leurs écoles dès ce lundi.

Des prévisions météo rassurantes

Toujours selon le chef de l’Etat, en ce mois de décembre, une saison qui rime avec le Kashkazi (mousson locale), les Comores doivent toujours faire face aux aléas du climat. «Raison pour laquelle je tiens à exprimer toute ma profonde gratitude au nom du gouvernement, envers tous les partenaires qui se sont toujours montrés présents dans de pareilles circonstances », a-t-il poursuivi.

Le directeur général de la Dgsc a fait le point de la situation actuelle et des prévisions météorologiques. Selon le colonel Abdallah Rafick, le cyclone a poursuivi sa trajectoire vers le Mozambique. «Nous avons débuté nos travaux par le déploiement de nos équipes en collaboration avec le Pnud, l’Oms et l’Unicef ainsi que la Croix-Rouge [française] et le Croissant rouge comorien, avec le soutien de la Banque mondiale. Le cyclone se trouve sur les côtes de Mozambique à 520km de chez nous», selon un météorologue présent à la réunion.