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Trois questions à Ahmed Malide, militant de la société civile

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Le président de la Maison des organisations de la société civile de Ndzuani (Mosc) revient sur ce nouveau classement de Transparancy International, les raisons éventuelles de la chute des Comores et les mesures à prendre pour inverser cette tendance.

 

A votre avis, quelles sont les raisons de la chute de notre pays sur le dernier classement de Transparancy International ?

Le fait qu’il n’y ait plus d’institution nationale veillant à la lutte contre la corruption aux Comores depuis 2016 nous fait déjà perdre des points au classement mondial. Vous voyez déjà ce que le pays réalise ces derniers temps : 25 points et 153ème en 2019, 21 points et 160ème en 2020 puis 20 points et 164ème en 2021, c’est lamentable. C’est la pire score des Comores depuis 2012, date à laquelle elles ont ratifié la Convention des Nations-unies contre la corruption -Cnucc. A ceci s’ajoute aussi le manque de volonté populaire.C’est-à-dire qu’on assiste à un peuple toujours endormi malgré les nombreux incidents à réplétion survenus à cause de la corruption ces derniers temps. Celle-ci devient pourtant endémique et nécessite l’engagement de tous, autorités politiques, organisations de la société civile, secteur privé.


Selon Daniel Eriksson, le directeur exécutif de Transparancy International, les organisations de la société civile ont un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre la corruption dans leurs pays. Chez nous, quelles sont les actions concrètes qu’ont menées la Mosc- Ndzuani et la société civile en général ces dernières années pour combattre ce fléau ?

En effet, selon l’article 13 de la Cnucc, nous avons évidemment un rôle à jouer dans la lutte contre la corruption. C’est la raison pour laquelle vous remarquez notre ferme engagement dans le domaine depuis 2014.La Mosc-Ndzuani a commencé par créer un espace de veille et de lobbying dans lequel les organisations de la société civile peuvent s’exprimer pour sensibiliser la population, notamment à travers la célébration de la Journée internationale de lutte contre la corruption, le 9 décembre de chaque année. Nos discours, ciblent tous les services publics, les sociétés d’Etat et les institutions nationales y compris la justice et les services de la sécurité nationale.


Nous avons aussi bénéficié d’une formation sur la Cnucc et son mécanisme d’examen en 2018 et nous sommes prêts à accompagner les autorités et les institutions nationales à procéder aux évaluations et à l’examen de la Convention par les paires. Nous continuons à observer l’évolution de notre Ipc et à faire des déclarations publiques pour information.

Comment faites- vous pour changer la donne ?


La Mosc-Ndzuani a réussi à renverser la tendance grâce à des activités de sensibilisation et de plaidoirie engagées auprès des autorités et des partenaires techniques et financiers du pays. Toutefois, en 2019 nous assistons à une reprise de la tendance à cause de l’impunité, du chômage, des inégalités, des injustices et une mauvaise gestion de l’Aide publique au développement, et surtout de l’absence de mesures de lutte contre la corruption.Et dans le cadre de notre observatoire de l’Ipc 2019, nous avions fait une déclaration dans laquelle nous parlions aussi de la démocratie et du respect du suffrage du peuple pendant les élections.


Toujours en 2019, nous avions bénéficié d’un appui financier de la part de l’Onudc pour intervenir dans le cadre d’un projet de mobilisation du secteur privé dans la lutte contre la corruption. Comme vous le remarquez, et selon l’article 12 de la Cnucc, même le secteur privé a un rôle à jouer dans la lutte contre la corruption. Actuellement, les pays du monde entier sont au terme du deuxième cycle d’évaluation de la Cnucc, auquel les Comores ne sont pas ciblées.

Lors de la neuvième session de la Conférence des États parties à la Convention des Nations-unies contre la corruption (Cosp09), qui s’est tenue en Égypte du 13 au 17 décembre 2021, et conformément à l’article 63 de la Cnucc, plusieurs résolutions sont prises pour améliorer la capacité des États parties à atteindre les objectifs énoncés dans la Convention et à renforcer leur coopération à cet effet, ainsi que pour promouvoir et examiner l’application de la Convention.Depuis 2019 aussi, d’autres Organisations de la Société Civile s’impliqent aussi dans la lutte contre la corruption notamment en Grande Comore. Nous espérons une bonne continuation et un partenariat associatif adéquat pour continuer ensemble cette lutte.

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