Il a suffi d’une petite phrase, prononcée à l’Assemblée de l’Union, pour que le sujet s’invite dans le débat public. Vendredi 4 avril dernier, lors de la rentrée parlementaire, au sein de l’hémicycle, Nour El Fath Azali, élu de la circonscription de Hambu, s’est livré à la presse en évoquant notamment la situation de l’Aéroport international Moroni Prince Said Ibrahim (Aimpsi) dont la reprise suscite encore beaucoup de spéculations. « Il y a une société émiratie qui a repris l’aéroport. Les choses évoluent doucement. Il y avait plusieurs étapes à franchir avant que la reprise ne soit effective. Nous étions en plein processus électoral, il fallait que le climat politique soit pacifique.
La concession de l’aéroport se fera officiellement en mai», a annoncé celui qui est, par ailleurs, secrétaire général du gouvernement.
« La reprise sera effective le 1er mai, date à laquelle je remettrai la clé de l’aéroport à Terminals Holding Group dans le cadre d’une concession d’une durée de 30 ans», a confirmé Maamoune Chakira, directeur des Aéroports des Comores (Adc), joint au téléphone par Al-watwan samedi 5 avril dans l’après-midi. Une cérémonie officielle devrait se tenir courant avril, à l’en croire.
L’entreprise basée à Abu Dhabi (capitale des Emirats arabes unis), devrait investir «100 millions de dollars sur la période 2025-2027 pour les investissements sur les infrastructures nécessaires à l’appui aux Jeux des îles de l’Océan indien» prévus aux Comores en 2027.
Des interrogations…
Plusieurs questions demeurent cependant en suspens, notamment le sort des centaines d’employés de l’Aimpsi et Com’Air Assistance. L’on se souvient qu’en septembre 2024, des évaluations ont été organisées par le futur concessionnaire dans un hôtel de la place, lesquelles ont été froidement accueillies par le personnel. ll y a même eu des altercations entre forces de l’ordre et employés des deux sociétés d’Etat. Il a fallu l’intervention du directeur de cabinet chargé de la Défense, Youssoufa Mohamed Ali, et du ministre de l’Intérieur, Fakridine Mahamoud, pour calmer la situation.
En tout cas, du côté des salariés, le doute persiste. «Un plan social financé par l’Etat est prévu depuis 2023. Il faudra sans doute l’affiner mais le droit du travail sera respecté », assure Maamoune Chakira. «Après tant de promesses non tenues, notre confiance est ébranlée. Parmi les 700 employés, combien seront réellement conservés, et qu’est-ce qui nous garantit que nous serons effectivement indemnisés ?», interroge un salarié qui a requis l’anonymat.