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Transport aĂ©rien : Int’Air Iles dans le collimateur de l’Anacm?

Transport aĂ©rien : Int’Air Iles dans le collimateur de l’Anacm?

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Pour le patron d’Int’Air Iles, la note publiĂ©e par la direction de l’aviation civile constitue la face cachĂ©e de l’iceberg. Depuis janvier 2017, leurs vols Ă  destination de Madagascar constituent un interminable calvaire. «Il ne se passe pas une semaine sans que l’on ne nous mette des bĂątons dans les roues avec la bĂ©nĂ©diction du grand manitou».

 

Et c’est reparti pour un nouveau scenario ! Mais, cette fois-ci, c’est la compagnie Int’Air Iles qui est dans le viseur de l’Anacm. Le vendredi 14 juillet 2017, l’Agence nationale de l’aviation civile et de la mĂ©tĂ©orologie (Anacm) a publiĂ© une note interdisant, Ă  compter du 15 juillet 2017, les avions Ă  type monomoteur classĂ©s en transport public, le droit de voler la nuit en Union des Comores,  sauf autorisation spĂ©ciale ou cas de force majeure sous condition prĂ©alable. Pour le directeur gĂ©nĂ©ral d’Int’Air Iles, Seffoudine Inzoudine, il s’agit d’un stratagĂšme de l’Anacm, pour les empĂȘcher de faire leur job correctement.



Deux pilotes qualifiés

Cette mĂȘme note prĂ©cise que, dĂ©sormais, le vol direct entre l’AĂ©roport International Moroni Prince SaĂŻd Ibrahim et l’AĂ©roport de Ouani est interdit pour ce type d’avions monomoteurs. Et pour faire le trajet Hahaya-Ouani, les aĂ©ronefs de type monomoteur devront longer l’üle jusqu’au Sud de Ngazidja, se diriger vers l’üle de Mwali,  et c’est  seulement aprĂšs un contact radio qu’ils pourront router vers l’üle de la Sellette et enfin l’aĂ©roport de Ouani Ă  Ndzuani.

Pour cette mesure, le directeur d’Int’Air Iles souligne que la route aĂ©rienne, prĂ©conisĂ©e par cette note, rallonge considĂ©rablement le temps de vol et donc le coĂ»t de la maintenance de l’aĂ©ronef. Il a fait part du Rac Ops 2.4.4 qui indique que

 

lorsqu’un avion terrestre monomoteur survole une Ă©tendue d’eau Ă  une distance supĂ©rieure Ă  celle Ă  laquelle il peut atteindre la cĂŽte en vol planĂ©, doit ĂȘtre dotĂ© d’un gilet de sauvetage pour chaque personne se trouvant Ă  bord. Non seulement nos aĂ©ronefs monomoteurs sont Ă©quipĂ©s de gilets de sauvetage, mais Ă©galement de canots de sauvetage ne constituant pas une exigence rĂ©glementaire. Il s’agit d’une exigence sĂ©curitaire supplĂ©mentaire que nous avons mise en place au mĂȘme titre que le 2Ăšme pilote se trouvant Ă  bord, nos aĂ©ronefs monomoteurs sont certifiĂ©s pour ĂȘtre pilotĂ©s par un seul pilote par le constructeur Cessna aux Etats Unis,

 

 

explique longuement le patron d’Int’Air Iles. Selon lui, Int’Air Iles est la seule compagnie en Afrique qui fait du transport public en monomoteurs avec deux pilotes qualifiĂ©s.
Sur cette mĂȘme note, il est interdit aux compagnies aĂ©riennes de faire des vols Ifr (des vols oĂč les conditions mĂ©tĂ©orologiques ne permettent pas de voir le sol par exemple quand il y a des nuages ou quand il fait nuit).

Le directeur qualifie cette exigence «d’aberration supplĂ©mentaire», car leurs avions sont Ă©quipĂ©s des technologies trĂšs avancĂ©es et font des vols Ifr aux Etats Unis, au Canada et en Europe. «Ceux qui s’intĂ©ressent aux avions peuvent faire des recherches sur la toile et trouveront que Finist’Air (compagnie française) utilise le mĂȘme type d’appareil qu’Int’Air Iles et fait du transport public», prĂ©cise-t-il.



Air Tanzanie dans l’inter-üles

Selon lui, la note publiĂ©e par la direction de l’aviation civile constitue la face cachĂ©e de l’iceberg. «Depuis janvier 2017, nos vols Ă  destination de Madagascar constituent un calvaire. Il ne se passe pas une semaine sans que l’on ne nous mette  des bĂątons dans les roues avec la bĂ©nĂ©diction du Grand Manitou», signale-t-il. Reste Ă  savoir qui est le Grand Manitou


Avant de dĂ©voiler que l’Anacm avait sommĂ© la compagnie de rendre l’A 320, au plus tard le 20 juillet 2017, comme ce fut le cas pour AB Aviation avec son Boeing 737. Pour ce faire, il a fait abstraction des dĂ©finitions mises en place par le lĂ©gislateur et concernant l’immatriculation d’un aĂ©ronef.

Dans un communiquĂ© publiĂ© dans nos colonnes, le vendredi dernier, l’Anacm a informĂ© qu’à compter du 1er aoĂ»t 2017, la compagnie Air Tanzanie desservira l’üle de Ndzuani et de Ngazidja Ă  partir de Dar Es Salam, deux fois par semaine, avec un avion de type Bombardier DASH 8-Q400 de 76 places.

Courant du mois d’aoĂ»t l’avion desservira Ă©galement l’üle de Mwali. On se souvient de la fameuse lettre de la direction gĂ©nĂ©rale de l’Aviation civile française bloquant l’exploitation par Int’Air Iles de la ligne Moroni-Dzaoudzi et Pierrefonds pour des raisons de “cabotage”. Et aujourd’hui, l’aviation civile comorienne vient d’autoriser Air Tanzanie Ă  se prĂȘter Ă  ce mĂȘme exercice dans le ciel comorien sous les yeux doux du ministĂšre des Transports. N’y a-t-il pas anguille sous roche ? Il faudrait sans doute demander Ă  Ali Zamir, auteur du roman Ă  succĂšs du mĂȘme nom.

Lors d’un entretien, la semaine derniĂšre, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral Ă  la vice-prĂ©sidence chargĂ©e du ministĂšre des Transports, Salim Dahalani, a confirmĂ© l’arrivĂ©e trĂšs prochainement de la compagnie Kenyane, Blue Sky, pour assurer le transport inter-Ăźles.

 


Lire aussi : Transport aérien inter-ßles : BlueSky bientÎt dans le ciel comorien



Quand on pose la question au directeur technique de la sĂ©curitĂ© des vols, Nassure Ben Ali, pour connaitre la raison de telles mesures en cette pĂ©riode prĂ©cise, il rĂ©pondra que ces dispositions existent dĂ©jĂ  dans les certificats d’exploitation des compagnies aĂ©riennes.

Allant plus loin pour connaitre les raisons de cette nĂ©gligence de la part de l’Anacm, il imputera la responsabilitĂ© aux commandants de bord des compagnies aĂ©riennes. «Tous ce qu’on vient de demander sont inscrits dans le certificat d’exploitation, et chaque compagnie aĂ©rienne en possĂšde. Il ne faut pas polĂ©miquer lĂ  oĂč il n’y a pas lieu de le faire», laisse-t-il entendre. Il est tout de mĂȘme bizarre que l’Aviation civile ne se soit souvenue de ces mesures que maintenant qu’il est presque sĂ»r que des compagnies Ă©trangĂšres viendront assurer la liaison entre les Ăźles. Ou mille et une façons de tuer l’émergence si chĂšre au chef de l’Etat.

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