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Et câest reparti pour un nouveau scenario ! Mais, cette fois-ci, câest la compagnie IntâAir Iles qui est dans le viseur de lâAnacm. Le vendredi 14 juillet 2017, lâAgence nationale de lâaviation civile et de la mĂ©tĂ©orologie (Anacm) a publiĂ© une note interdisant, Ă compter du 15 juillet 2017, les avions Ă type monomoteur classĂ©s en transport public, le droit de voler la nuit en Union des Comores, sauf autorisation spĂ©ciale ou cas de force majeure sous condition prĂ©alable. Pour le directeur gĂ©nĂ©ral dâIntâAir Iles, Seffoudine Inzoudine, il sâagit dâun stratagĂšme de lâAnacm, pour les empĂȘcher de faire leur job correctement.
Deux pilotes qualifiés
Cette mĂȘme note prĂ©cise que, dĂ©sormais, le vol direct entre lâAĂ©roport International Moroni Prince SaĂŻd Ibrahim et lâAĂ©roport de Ouani est interdit pour ce type dâavions monomoteurs. Et pour faire le trajet Hahaya-Ouani, les aĂ©ronefs de type monomoteur devront longer lâĂźle jusquâau Sud de Ngazidja, se diriger vers lâĂźle de Mwali, et câest seulement aprĂšs un contact radio quâils pourront router vers lâĂźle de la Sellette et enfin lâaĂ©roport de Ouani Ă Ndzuani.
Pour cette mesure, le directeur dâIntâAir Iles souligne que la route aĂ©rienne, prĂ©conisĂ©e par cette note, rallonge considĂ©rablement le temps de vol et donc le coĂ»t de la maintenance de lâaĂ©ronef. Il a fait part du Rac Ops 2.4.4 qui indique que
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lorsquâun avion terrestre monomoteur survole une Ă©tendue dâeau Ă une distance supĂ©rieure Ă celle Ă laquelle il peut atteindre la cĂŽte en vol planĂ©, doit ĂȘtre dotĂ© dâun gilet de sauvetage pour chaque personne se trouvant Ă bord. Non seulement nos aĂ©ronefs monomoteurs sont Ă©quipĂ©s de gilets de sauvetage, mais Ă©galement de canots de sauvetage ne constituant pas une exigence rĂ©glementaire. Il sâagit dâune exigence sĂ©curitaire supplĂ©mentaire que nous avons mise en place au mĂȘme titre que le 2Ăšme pilote se trouvant Ă bord, nos aĂ©ronefs monomoteurs sont certifiĂ©s pour ĂȘtre pilotĂ©s par un seul pilote par le constructeur Cessna aux Etats Unis,
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explique longuement le patron dâIntâAir Iles. Selon lui, IntâAir Iles est la seule compagnie en Afrique qui fait du transport public en monomoteurs avec deux pilotes qualifiĂ©s.
Sur cette mĂȘme note, il est interdit aux compagnies aĂ©riennes de faire des vols Ifr (des vols oĂč les conditions mĂ©tĂ©orologiques ne permettent pas de voir le sol par exemple quand il y a des nuages ou quand il fait nuit).
Le directeur qualifie cette exigence «dâaberration supplĂ©mentaire», car leurs avions sont Ă©quipĂ©s des technologies trĂšs avancĂ©es et font des vols Ifr aux Etats Unis, au Canada et en Europe. «Ceux qui sâintĂ©ressent aux avions peuvent faire des recherches sur la toile et trouveront que FinistâAir (compagnie française) utilise le mĂȘme type dâappareil quâIntâAir Iles et fait du transport public», prĂ©cise-t-il.
Air Tanzanie dans lâinter-Ăźles
Selon lui, la note publiĂ©e par la direction de lâaviation civile constitue la face cachĂ©e de lâiceberg. «Depuis janvier 2017, nos vols Ă destination de Madagascar constituent un calvaire. Il ne se passe pas une semaine sans que lâon ne nous mette des bĂątons dans les roues avec la bĂ©nĂ©diction du Grand Manitou», signale-t-il. Reste Ă savoir qui est le Grand ManitouâŠ
Avant de dĂ©voiler que lâAnacm avait sommĂ© la compagnie de rendre lâA 320, au plus tard le 20 juillet 2017, comme ce fut le cas pour AB Aviation avec son Boeing 737. Pour ce faire, il a fait abstraction des dĂ©finitions mises en place par le lĂ©gislateur et concernant lâimmatriculation dâun aĂ©ronef.
Dans un communiquĂ© publiĂ© dans nos colonnes, le vendredi dernier, lâAnacm a informĂ© quâĂ compter du 1er aoĂ»t 2017, la compagnie Air Tanzanie desservira lâĂźle de Ndzuani et de Ngazidja Ă partir de Dar Es Salam, deux fois par semaine, avec un avion de type Bombardier DASH 8-Q400 de 76 places.
Courant du mois dâaoĂ»t lâavion desservira Ă©galement lâĂźle de Mwali. On se souvient de la fameuse lettre de la direction gĂ©nĂ©rale de lâAviation civile française bloquant lâexploitation par IntâAir Iles de la ligne Moroni-Dzaoudzi et Pierrefonds pour des raisons de âcabotageâ. Et aujourdâhui, lâaviation civile comorienne vient dâautoriser Air Tanzanie Ă se prĂȘter Ă ce mĂȘme exercice dans le ciel comorien sous les yeux doux du ministĂšre des Transports. Nây a-t-il pas anguille sous roche ? Il faudrait sans doute demander Ă Ali Zamir, auteur du roman Ă succĂšs du mĂȘme nom.
Lors dâun entretien, la semaine derniĂšre, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral Ă la vice-prĂ©sidence chargĂ©e du ministĂšre des Transports, Salim Dahalani, a confirmĂ© lâarrivĂ©e trĂšs prochainement de la compagnie Kenyane, Blue Sky, pour assurer le transport inter-Ăźles.
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Quand on pose la question au directeur technique de la sĂ©curitĂ© des vols, Nassure Ben Ali, pour connaitre la raison de telles mesures en cette pĂ©riode prĂ©cise, il rĂ©pondra que ces dispositions existent dĂ©jĂ dans les certificats dâexploitation des compagnies aĂ©riennes.
Allant plus loin pour connaitre les raisons de cette nĂ©gligence de la part de lâAnacm, il imputera la responsabilitĂ© aux commandants de bord des compagnies aĂ©riennes. «Tous ce quâon vient de demander sont inscrits dans le certificat dâexploitation, et chaque compagnie aĂ©rienne en possĂšde. Il ne faut pas polĂ©miquer lĂ oĂč il nây a pas lieu de le faire», laisse-t-il entendre. Il est tout de mĂȘme bizarre que lâAviation civile ne se soit souvenue de ces mesures que maintenant quâil est presque sĂ»r que des compagnies Ă©trangĂšres viendront assurer la liaison entre les Ăźles. Ou mille et une façons de tuer lâĂ©mergence si chĂšre au chef de lâEtat.