Une vingtaine de groupements d’associations de femmes ont participé à une formation de trois jours sur la transformation et la valorisation de la patate douce, de la pomme de terre et du maïs à Mwali. Organisée par des experts nationaux et internationaux en agroalimentaire, cette initiative s’inscrit dans le cadre du Projet d’appui à la production agricole d’urgence (Aefpf Comores), financé par la Banque africaine de développement (BAD). «Avec un kilogramme de farine, il est possible de nourrir plus de 10 personnes», ont précisé les responsables du projet.
La transformation jusqu’à la commercialisation
Après Ngazidja et Ndzuani, l’équipe du projet Aefpf a organisé cette formation, de jeudi à samedi dernier, à Wemani. Les participantes comprenaient des femmes entrepreneures, des restaurateurs, des étudiants et d’autres acteurs du secteur agroalimentaire. L’objectif principal était de leur enseigner les techniques de transformation et de valorisation des produits locaux comme la patate douce, la pomme de terre et le maïs, souvent consommés uniquement cuits.
Les formateurs incluaient un consultant de l’entreprise Vivier Local (Bénin), une experte de l’entreprise AMS SARL-Comores, spécialisée dans la transformation agroalimentaire, et Chamsidine Moilim, responsable du projet à Mwali. «Nous sommes ici pour montrer que ces produits ne doivent pas être consommés uniquement tels quels, mais qu’ils peuvent être transformés en divers aliments, comme nos ancêtres le faisaient avec le kima, à base de manioc. Aujourd’hui, nous pouvons préparer du kima à base de maïs, le consommer nature ou en sauce. De même, la patate douce peut être transformée en pain ou en chips», a expliqué Asna Said Allaoui, experte de Ams Sarl-Comores.
Elle encourage les Comoriens à consommer local. «Nous devons adapter notre alimentation à nos conditions de vie. Avec un kilogramme de farine de maïs, on peut nourrir plus de 10 personnes. C’est économique et facile à préparer, contrairement au riz, qui est coûteux et dont la pénurie crée souvent des inquiétudes», a-t-elle soutenu.
Elle a également souligné que le projet ne se limite pas à la formation : il accompagne les producteurs dans la transformation et jusqu’à la commercialisation de leurs produits.
Selon Chamsidine Moilim, responsable du projet à Mwali, «cette initiative permettra aux femmes d’acquérir une certaine autonomie économique et de mieux contribuer au bien-être de leurs ménages».Pour rappel, le mois dernier, ce même projet avait distribué gratuitement des poussins aux aviculteurs de l’île afin de réduire les importations de produits carnés et de renforcer l’autosuffisance alimentaire à Mwali.
Abdillahi Housni