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Tensions post-Ă©lectorales I Appels internationaux Ă  la retenue et Ă  la transparence

Tensions post-Ă©lectorales I Appels internationaux Ă  la retenue et Ă  la transparence

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Les appels de l’Ue et des États-Unis mettent en avant des préoccupations sécuritaires et exhortent à la retenue, à la transparence, et au respect de la légalité. Au niveau interne, la Cndhl est aussi sortie du silence pour demander une enquête judiciaire sur les événements tragiques survenus lors des manifestations.

 

Les émeutes déclenchées le mercredi 17 janvier suite à la proclamation des résultats provisoires de l’élection présidentielle la veille par le Commission électorale nationale indépendante (Ceni), et qui ont embrasé la ville de Moroni pendant deux jours, ont fait réagir l’ambassade des Etats-Unis aux Comores (avec résidence à Madagascar) ainsi que l’Union européenne, par la voie de sa porte-parole.Dans sa communication du 19 janvier, l’Union européenne, considérée comme le premier partenaire économique des Comores, a dit prendre « note avec inquiétude des accusations, formulées par l’opposition, de dysfonctionnements, irrégularités et fraude électorales », et qu’ « à cet égard, l’accréditation sélective et tardive octroyée aux observateurs électoraux est regrettable ».


L’organisation née du Traité de Maastricht a affirmé être « particulièrement préoccupée par les informations faisant état de violence post-électorale et d’affrontements entre opposants et forces de sécurité – qui auraient fait au moins un mort et six blessés le 18 janvier ». Elle a appelé par conséquent « tous les acteurs à faire valoir leurs intérêts légitimes en respectant la légalité et rappelle l’obligation des autorités comoriennes de garantir en tout moment le droit à la liberté d’expression, de réunion et de manifestation pacifique ».

Sérieuses préoccupations

Allant dans le même sens, l’ambassade des Etats-Unis aux Comores a annoncé, dans une déclaration rendue publique le vendredi 19 janvier, que « les Etats-Unis espèrent que le gouvernement des Comores saisira l’opportunité d’assurer la transparence dans le processus électoral, d’augmenter la confiance en ses institutions et d’assurer l’intégrité de cette élection ainsi que des élections futures ». En effet, même si la chancellerie américaine a d’abord admis que « le gouvernement des Comores » a « maintenu l’ordre et le calme le jour des élections du président et des gouverneurs du pays, malgré quelques irrégularités enregistrées », elle a parallèlement noté que « l’annonce ultérieure des résultats provisoires par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a soulevé des préoccupations sérieuses qui doivent être abordées pour maintenir la paix et le bien-être de la nation ».


Disons en effet que, de toutes les déclarations faites jusqu’ici par des observateurs étrangers sur les élections aux Comores, celle des Etats-Unis semble être celle qui se démarque le plus du lot par son caractère direct et franc. « Nous appelons la Ceni et les autorités comoriennes à assurer une totale transparence et à clarifier les résultats qu’elle a annoncés le 6 janvier avant la certification des résultats par la Cour suprême. En particulier, nous apprécierons de la clarté sur les résultats initiaux annoncés, qui indiquaient une disparité dans la participation pour ceux qui votaient pour le président et les gouverneurs, ce qui n’était pas apparent aux observateurs électoraux nationaux et internationaux », y lit-on.

Enquête judiciaire

Au niveau interne, la Cndhl (Commission nationale des droits de l’homme et des libertés) est également sorti du silence le samedi 20 janvier pour tout d’abord constater « une protestation par la force des résultats provisoires des élections au détriment des moyens légaux prévus pour contester les résultats et les éventuelles irrégularités des élections».Elle s’est ensuite préoccupée du sort des personnes arrêtées pendant les émeutes, en rappelant que « toute personne en détention a des droits prévus par la législation en vigueur dont elle doit bénéficier », et en demandant « que toute interpellation quelconque effectuée par les forces de l’ordre ou toute autre autorité habilitée par la loi intervienne dans le respect scrupuleux du cadre légal et de la dignité humaine ».


L’organisme public présidé par Sittou-Raghadat Mohamed a aussi exigé « l’ouverture d’une enquête judiciaire afin de faire toute la lumière sur les conditions et circonstances de ces événements tragiques et en tirer toutes les conséquences juridiques appropriées », après avoir insisté « sur la nécessité du maintien de l’ordre public et du respect des droits fondamentaux et des libertés et obligations publiques et individuelles », et condamné « fermement toutes formes de violence et atteintes aux libertés et droits fondamentaux».

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