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Structure des prix des produits de rente / Les exportateurs rappelés à l’ordre par l’Office national de la vanille

Structure des prix des produits de rente / Les exportateurs rappelés à l’ordre par l’Office national de la vanille

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Dans un entretien accordé à Al-watwan, le directeur général de l’Office national de la vanille, Aboubakar Abdoulwahab, est revenu sur l’actualité du secteur ainsi que sur les actions que mène son service pour remplir sa mission. Il a surtout répondu à une rumeur qui circule et qui fait état d’un accord «tacite» passé entre les différents exportateurs pour ne pas acheter la vanille préparée chez les préparateurs. Les intéressés se «contenteraient» d’acheter la vanille verte seulement. Une décision qui n’est pas sans conséquence.

 

Dans le monde de la vanille au niveau national, il y a les producteurs, les préparateurs et les exportateurs en plus de l’Office national de la vanille (Onav) qui a, entre autres, pour mission d’encadrer et superviser le secteur. On rappellera qu’une loi datant des années 80, selon l’Onav, stipulait clairement qu’un producteur ne peut pas être un préparateur qui, lui, ne peut être un exportateur. Une répartition des rôles pour chaque corps qui avait pour objectif d’éviter bien de maux et qui faisait que chacun trouvait son compte. «Mais la donne a changé et les exportateurs sont aussi devenus des préparateurs, ce qui a pour conséquence d’affaiblir davantage les faibles. En agissant de la sorte, les préparateurs munis de leurs gros moyens piétinent clairement les intérêts des préparateurs», affirme le patron de l’Onav, Aboubakar Abdoulwahab.


Pire encore, «les exportateurs, ne proposent aucun prix mais vont acheter en catimini, souvent le soir chez des gens qui dans le besoin ne font pas le poids et subissent la loi du plus fort», ajoute Aboubakar Abdoulwahab. Et selon les données de l’Onav, «il y a beaucoup de vanilles préparées chez les préparateurs habituels qui attendent d’être achetées sauf que les exportateurs eux n’achètent plus que la vanille verte». Cette situation présente deux dangers. «Les préparateurs ont fait des prêts auprès des banques et ces stocks invendus représentent un vrai danger chez eux. Ils ne peuvent clairement plus rembourser leurs prêts», explique Aboubakar Abdoulwahab avant d’ajouter que «d’ici quatre mois, nous allons commencer la campagne 2020. Et si les choses restent en l’état, c’est le prix de la vanille verte qui sera impacté».

Le prix de la vanille pourrait être impacté

L’Onav conseille ainsi les préparateurs de se regrouper en coopérative pour limiter les dégâts et surtout faire le poids devant les mastodontes du secteur parce que les exportateurs eux se réunissent parfois si leurs intérêts sont communs et «souvent ce n’est pas dans le sens des préparateurs. De notre côté nous nous portons garant moral dans les banques pour faciliter leurs démarches. Avec ces prêts, le préparateur est plus libre et ne subit pas la mainmise des exportateurs». «Nous sommes contre le silence des exportateurs. Ils doivent proposer des pistes et une sortie de crise sinon c’est tout le secteur qui va en pâtir», martèle le directeur général de l’Onav.

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Ce dernier a lancé des négociations avec le ministère de l’Economie pour que tous ces stocks soient écoulés, «On s’est donné trois mois et on peut dire que les négociations sont très avancées parce qu’il ne faut pas oublier qu’il y a aussi beaucoup de stocks à Madagascar et cela complique davantage notre situation. Une baisse du prix de la vanille découragera énormément les producteurs et ça aura un effet domino», a-t-il souligné.

La mise en place d’une structure des prix

Ces négociations devraient notamment aboutir à la mise en place d’une structure des prix. Le gouvernement serait prêt à supprimer quelques taxes pour faciliter les exportations. On notera que pour l’instant, l’Onav collabore avec l’observatoire des prix, le Centre du commerce international (Cci) à Genève dans l’objectif de savoir chaque semaine le prix de la vanille au niveau international. Un calendrier des récoltes est aussi élaboré pour déterminer la période de la grande récolte. Mais là aussi «ils sont contre ce calendrier. Ils ont l’habitude de se rendre à Mwali et à Ndzuani avant la publication du prix officiel du kilo de vanille pour acheter moins chers alors que ce prix est national», assure Aboubakar Abdoulwahab.

Ce dernier tient à préciser que «le gouvernement et l’Onav protègent et défendent les faibles devant les forts et les innocents devant les coupables. C’est dans ce cadre que la structure des prix est indispensable». Contacté hier, Amine Mohamed Kalfane, patron d’Agk et un des exportateurs les plus influents, nous a promis de réagir ce matin. Sa réaction paraîtra dans notre édition de demain.

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