Usukani wa masiwa, le syndicat national des chauffeurs du transport en commun, a depuis un certain temps entrepris une démarche visant à créer des cellules régionales à travers tout le territoire national. Cette initiative vise, selon ses responsables, à faciliter le transport de personnes et de biens d’une région à une autre, tout en instaurant un cadre réglementaire pour l’ensemble de la profession.

Le processus de régularisation s’est concrétisé à travers des rencontres organisées par le bureau syndical avec les représentants des chauffeurs de chaque région. Ces discussions ont permis d’établir un règlement intérieur et un statut pour chaque cellule régionale, chargée de veiller au respect des normes établies.Entre autres résultats de ce processus, les chauffeurs sont désormais identifiés dans leur zone de travail, ce qui, selon Usukani wa masiwa, «facilite la résolution de problèmes tels que la perte d’objets personnels par les passagers». Une autre règle nouvellement établie est celle de l’imposition de droits d’accès aux zones de travail et des sanctions en cas de violation.

Le champ d’action des chauffeurs

Omar Mohamed, président de la cellule des chauffeurs de Bambao ya Djuu, également connu sous le nom de Mlarigno, témoigne des avantages de cette initiative. «Non seulement elle contribue à apaiser les conflits entre villages, mais elle permet également d’assurer un service de qualité aux clients, tout en offrant un filet de sécurité financier aux chauffeurs», estime-t-il.

En effet, les fonds récoltés seraient utilisés pour diverses initiatives bénéfiques à la profession, telles que la réparation des véhicules endommagés, les soins médicaux en cas d’accident, voire même l’achat de nouvelles voitures pour les chauffeurs les plus méritants, selon toujours les explications du syndicat.
Pour le citoyen non initié au secteur du transport en commun et aux ambitions des syndicalistes, ces initiatives peuvent sembler étranges.

Pourquoi restreindre le champ d’action des chauffeurs à une région et leur imposer des frais d’accès ? Cependant, lors du congrès de septembre 2022, Karane Abdallah, trésorier général d’Usukani wa masiwa, a expliqué «la nécessité de ces cellules pour apaiser les conflits entre chauffeurs » et «assurer une meilleure relation avec les clients». Ces objectifs ont-ils été réellement atteints ?

Par Dahalani Mohamed Salim